L’OnuSida a rendu public le mardi, 07 juillet 2020 un nouveau rapport mondial qui révèle que 690 mille personnes sont décédées dans le monde en 2019 de suite de maladies opportunistes liées au Vih et 1,7 million autres ont été infectées, affirme mme Winnie Byanyama, Directrice exécutive de cette agence onusienne.

L’OnuSida s’alarme de voir le monde enregistrer une résurgence des cas de décès et nouvelles contaminations alors que les avancées significatives ont été notées en ce qui concerne la disponibilité des médicaments essentiels, la mise en place des outils innovants de prévention et l’explosion dans plusieurs pays de nombre de patients mis sous le traitement antirétroviral(Tar), indique le rapport.

Ce qui n’est hélas pas avec le cas avec les projections mondiales qui prévoyaient dès 2020 moins de 500 mille décès et 500 nouvelles contaminations, chaque année.

Pour l’OnuSida, l’humanité paie aujourd’hui le prix fort de l’échec collectif à remettre en œuvre une riposte à Vih qui soit exhaustive et s’appuie sur la promotion des droits humains ainsi que sur l’accroissement des fonds alloués par les Etats à la lutte dans la mesure où, soutient le même rapport, 3,5 millions d’infections au Vih et 820 milles décès supplémentaires liés au Sida ont été recensés entre 2015 et 2020.

Autrement dit, l’épidémie du sida gagne du terrain dans le monde et depuis 2010, signale la même source ; les infections à Vih ont augmenté de 72% en Europe de l’Est et en Asie centrale ; 22% au moyen orient et en Afrique du nord et de 21% en Amérique latine.

La responsabilité des Etats vivement sollicitée

L’OnuSida révèle encore que l’action des Etats est actuellement freinée à la fois par l’attention concentrée sur la lutte contre la Covid-19 et par les inégalités sociales persistantes qui en découlent, exposant plus que par le passé les communautés vulnérables et marginalisées au risque d’infection à Vih.

Parmi celles-ci figurent les gays, professionnelles du sexe, transgenres, prisonniers, toxicomanes et migrants. A ce groupe s’ajoutent les femmes, les filles ainsi que les adolescentes en nombre, sans éducation requise et privées de leurs droits à la santé sexuelle et reproductive constituant sans doute des facteurs de propagation du sida.

Ainsi, l’OnuSida en appelle à la responsabilité des Etats afin que dans le contexte actuel de la pandémie de Coronavirus que leurs gouvernements respectifs agissent sur plusieurs fronts contre le Vih/Sida et ce, dans une approche multisectorielle. Cette stratégie, précise l’OnuSida, se doit de respecter les droits et la dignité des femmes et de tous les groupes marginalisés en vue de réduire dans leurs rangs les infections au Vih et de garantir le droit à la santé et à l’accès à d’autres services essentiels pour ces populations. Et de renchérir, cela doit s’accompagner absolument de nombreux autres avantages économiques et sociaux assurant la promotion et l’égalité des sexes et l’investissement dans la prévention des violences basées sur le genre.

Gisèle Tshijuka


(GTM/Yes)