Dans un tweet posté au soir du 1er juillet 2020, Barnabé Kikaya Bin Karubi a vivement critiqué le discours de Félix Tshisekedi prononcé à l’occasion de 60 ans d’indépendance de la République démocratique du Congo. L’ancien diplomate et conseiller de Joseph Kabila constate un Félix Tshisekedi « enfermé dans la contradiction », alors qu’ « on attendait un Fatshi conciliant et rassembleur. » Kikaya conclut notamment qu’« on était face à un militant combattif et belliqueux. »

L’ancien ambassadeur de la République démocratique à Londres s’attaque également à l’équipe rédactionnelle qu’il qualifie de « défaillante ». « Equipe rédactionnelle défaillante, discours Cha Cha, http://kikayabinkarubi.net pr les 60 ans d’indépendance, un Pdt enfermé ds la contradiction; on attendait un Fatshi conciliant et rassembleur. On était face à un militant combattif et belliqueux. Un gâchis pr une date historique. », a tweeté Barbané Kikaya.

Dans son blog où il s’étend sur le même sujet, Kikaya pense que Félix Tshisekedi n’avait pas l’obligation d’endosser un tel discours. « La vérité est que rien n’oblige le chef de l’Etat d’endosser un discours aux accents belliqueux, rédigé par des collaborateurs ayant encore beaucoup à apprendre du fonctionnement de l’Etat, et encore en régime démocratique, un discours qui devrait être conciliant et rassurant. », a-t-il écrit.  

Depuis plusieurs jours, des vives tensions sont observées entre les deux grandes plateformes qui forment la coalition au pouvoir. Récente pomme de discorde, ce sont les propositions de lois initiées par le Front commun pour le Congo à travers les députés Aubin Minaku et Garry Sakata. Ces propositions de lois visent quelques réformes de la justice. Une partie de l’opinion, notamment les magistrats, jugent anticonstitutionnelles ces trois propositions de lois.    

Dans son discours du 30 juin dernier, Félix Tshisekedi s’est montré contre ces initiatives parlementaires. « Permettez moi néanmoins de saisir cette occasion symbolique de commémoration de l'indépendance pour réaffirmer qu'aucune majorité politique ou parlementaire, d'où qu'elle vienne, ne peut outrepasser les principes fondateurs de la République qui sont à la base du pacte social tel que consacré dans la Constitution du 18 février 2006 à savoir : un État de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique et laïc", a-t-il déclaré. Une allusion, sans le citer, à son partenaire le FCC, majoritaire au Parlement.

Dido Nsapu