Dans une déclaration faite à Kinshasa, mardi 30 juin 2020, l'INAP a fustigé la volonté du  gouvernement d'emprunter l'argent des fonctionnaires et de gérer la CNSSAP comme une entité politique en lieu et place d'une caisse de sécurité sociale. Tout est parti des résolutions prises lors de la 37ème réunion du Conseil des ministres, notamment l'autorisation faite à la ministre de la Fonction publique de modifier l'arrêté ministériel n°029/ME/1000/FP/2018 du 16 mars 2018 portant modalités de placement des excédents financiers de la CNSSAP, dans le sens de la participation imminente de celle-ci au marché de bons de trésor et l'option levée d'accélérer la mise en place des  organes  de gouvernance de cette structure.

Après cette décision du gouvernement, la réaction de l'Intersyndicale nationale de l'administration publique n’a pas tardé. Cette structure s’est montrée très opposée à cette idée du gouvernement. « Après avoir suivi ces résolutions du Conseil des ministres, l'INAP informe l'opinion tant nationale qu'internationale, qu'elle s'oppose, au nom des agents et fonctionnaires de l'Etat, à toutes ces résolutions prises par rapport à leur caisse. Pas de souscription aux bons de trésor, pas de mise en place des organes de gouvernance, parce que cette caisse est à sa phase expérimentale. », a déclaré le président national de l'Intersyndicale nationale de l'Administration publique, Fidèle Kiyangi. « Elle n'a que deux ans et 8 mois. », ajoute-t-il. La gestion de la Caisse n'est pas une urgence pour le gouvernement, fait remarquer l'INAP via son président. « L'urgence pour le gouvernement devrait être la concrétisation de sa promesse de payer les agents pour appuyer leurs ménages avec 20 milliards de FC pour le mois de mai et autant pour le mois de juin », a indiqué Fidèle Kiyangi.

L’urgence est ailleurs…

Pour l’Intersyndicale des fonctionnaires de l’Administration publique, rien n’urge au niveau de la CNSSAP. Par contre, l’urgence et la priorité du gouvernement devraient être la mise en place des Secrétaires généraux qui triment une année et six mois depuis leur nomination. Mais, aussi, le paiement des fonctionnaires le quinze de chaque mois. Cette structure de défense des droits des fonctionnaires de l’administration publique met en garde le gouvernement et demande d’être reçue par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. "Nous demandons au chef de l'Etat de recevoir l'intersyndicale nationale de l'administration publique. Faute de quoi, les agents nous aideront à le rencontrer. Mettons en garde le gouvernement que tout ce qu'il fait sans nous associer est contre nous. La Caisse des agents aura des dirigeants que les agents eux-mêmes choisiront. Pas de politique FCC/CACH à la Caisse des agents de l'Etat", prévient cette intersyndicale. Elle lance par ailleurs une alerte aux fonctionnaires pour veiller à ce que leur argent ne soit pas détourné. Et pour ce faire, ils doivent se tenir prêts.

Dido Nsapu