Dans une déclaration circonspecte dont une copie est parvenue à Digitalcongo.net le 21 avril 2020, les députés du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ont réagi à la demande du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, sur la prorogation de l’état d’urgence sanitaire décrété le 24 mars 2020. Pour François Nzekuye qui s’est fait porte-parole du parti de l’ancien président Joseph Kabila, « restreindre les prérogatives constitutionnelles du Parlement est un acte grave ». Et « nous conseillons au Président de la République de ne pas emprunter ce sentier qui risque de le conduire vers des dérives dictatoriales, » a déclaré ce député élu de…..

Heureusement, se réjouit-il, « le président n’est pas prêt à suivre cette voie, tel qu’il a dit il y a quelques mois devant les Congolais de l’étranger. » Le député François Nzekuye ajoute un autre bémol dans sa déclaration. « Nous pensons qu’une erreur matérielle s’est glissée dans l’ordonnance demandant la prorogation de l’état d’urgence, parce que nous ne voulons pas croire à un acte intentionnel tendant au non respect de la séparation des pouvoirs entre le parlement et l’exécutif. », peut-on lire dans la déclaration.

Le PPRD rappelle qu’en situation nécessitant l’instauration de l’état d’urgence, « la Constitution à son article 144 al. 2 dispose que l’Assemblée nationale et le Sénat se réunissent alors de plein droit. D’autre part, l’état d’urgence n’empêche pas le fonctionnement d’autres institutions, le gouvernement et le cours et tribunaux de travailler normalement, moyennant le respect des mesures sanitaires. »

Selon la déclaration de François Nzekuye, la République démocratique du Congo a besoin de manière particulière de voir son parlement fonctionner normalement pour doter le gouvernement des textes de lois pour accélérer les reformes, mais aussi pour répondre aux urgences concernant la lutte contre le coronavirus, raison d’être de l’état d’urgence. Il s’agit notamment « des autorisations de ratification des accords de dons et de prêts que divers partenaires multilatéraux et bilatéraux ont signés avec notre gouvernement. » Sans plénière pour autoriser la ratification, poursuit la déclaration, « le gouvernement se prive des moyens importants dont le pays a besoin de manière urgente. »

Tout est parti de l’ordonnance portant demande d’autorisation par les deux chambres du parlement de la prorogation de l’état d’urgence lue le 19 avril dernier par Kasongo Mwema, porte-parole du président Félix Tshisekedi. A l’issue de la lecture de cette ordonnance à la télévision nationale, RTNC, le porte-parole du président Félix Tshisekedi a lancé un tweet au cœur d’une vive polémique, insistant que l’Assemblée nationale et le Sénat devrait se réunir pour traiter « uniquement » de la prolongation de l’état d’urgence. « Le Président @fatshi13 a saisi les 2 chambres du Parlement le 17 avril dernier, aux fins de prolonger l’Etat d’urgence qui expire le 23 de ce mois. Les 2 chambres statueront SÉPARÉMENT sur la SEULE demande de prorogation de l’Etat d’urgence », a écrit sur Twitter, Kasongo Mwema. Une allégation qui passe pour une restriction des « prérogatives constitutionnelles » du parlement, selon le PPRD.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)