« Je ne souhaite pas qu’il faut toujours porter le débat sur des querelles politiques. », a notamment dit, mardi 14 avril 2020,  la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, après leur rencontre avec le président de la République, Félix Tshisekedi. Cette rencontre entre les présidents des deux chambres du parlement et le chef de l’Etat intervient après une vive polémique suscitée par une interview, samedi 11 avril,  donnée par le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba.

Au cours de cet entretien, ce dernier a taxé d’anticonstitutionnelle l’ordonnance proclamant l’état d’urgence sanitaire prise par le chef de l’état en République démocratique du Congo. Qualifiant également cet état d’urgence de « fait » et non de « droit ». Il a également voulu convoquer un Congrès pour formaliser cette décision qu’il a quand même cautionnée. « Nous ne pouvons plus rentrer en arrière », a-t-il dit.

Mais ses propos ont suscité une vive polémique, notamment un débat d’interprétation de la Constitution jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle a coupé court au débat, déclarant lundi 13 avril, dans la soirée, « conforme à la Constitution » cette mesure présidentielle. Ce qui a refroidi également – si pas annulé – l’intention de Thambwe Mwamba de convoquer, avec sa collègue de l’Assemblée nationale, le Congrès.

Pour Mabunda, les débats autour de ces matières font partie de la vigueur de la démocratie. « Je crois que les gens ont voulu, peut-être à tort, donner l’impression des querelles politiques sur ce débat. Je crois que c’est la vigueur de la démocratie. Chacun dans les institutions dont il émane propose sa lecture par rapport à l’enjeu important. Cet enjeu important, c’est l’état d’urgence, comment  protéger notre population par rapport à ce virus ? Avons-nous suffisamment d’hôpitaux ? La réponse sanitaire que nous donnons par rapport à l’état d’urgence, est-ce que c’est approprié ? Nous avons commencé il y a un mois, est-ce que c’est suffisant ? C’est tout ce débat que les députés et les sénateurs vont mettre sur la table dans le cadre de nos activités parlementaires. Je crois que nous avons une écoute constructive entre institution pour pouvoir faire avancer ce sujet », a-t-elle déclaré.        

Les députés, dont la suspension des travaux avait expiré le 5 avril dernier, pourrait reprendre le chemin de l’Hémicycle du Palais du peuple. Il en est de même pour les sénateurs. Reste à savoir comment cela marchera avec les mesures barrières de distanciation sociale face à cette pandémie de coronavirus qui a fait 20 morts et plus de 230 contaminés en République démocratique du Congo.

Dido Nsapu