Le directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi ne s’est pas présenté, lundi au parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete où il a été invité dans le cadre des enquêtes liées au détournement présumé de fonds destinés aux travaux du programme de « 100 jours » du président Félix Tshisekedi. Une absence dont les raisons n’ont pas été communiquées. Mais, simplement, une déclaration politique a été signée dimanche 5 avril par des ministres et autres personnalités de sa formation politique, l’UNC (Union pour la nation congolaise), qualifiant cette invitation du parquet d’« acharnement » et de « campagne de diabolisation » contre leur leader et visant à déstabiliser la coalition présidentielle.

Malgré cette déclaration politique de l’UNC, le parquet semble rester droit dans ses bottes. «Un juge apprend à POLITICO.CD qu’une nouvelle “invitation” lui a été adressée dès lundi soir. « Il est prié de se présenter à l’Avocat Général le mercredi 8 avril 2020″, affirme la source de ce média en ligne. Il s’agit dès lors d’une deuxième convocation, pouvant entraîner une troisième, en cas d’un nouveau refus de se présenter et, finalement, d’une interpellation, explique ce média, vantant son exclusivité. « S’il continue de s’entêter, il pourrait y avoir prise de corps [interpellation] », ajoute le même juge resté anonyme. Une deuxième convocation qui n’est pas toujours confirmée, ce mardi, du côté de l’entourage de Vital Kamerhe.

Son parti a vertement critiqué la première invitation qui, selon son parti, n’a pas tenu compte du « rang » de l’intéressé. « L’UNC s’insurge contre la grave légèreté avec laquelle cette invitation a été adressée pour les raisons suivantes : n’avoir pas eu égard à son rang ; l’invitation a été déposée à une adresse autre que celle reprise sur celle-ci ; l’invitation a été émise le 3 avril 2020 pour se présenter le 6 mars 2020 », a déclaré, Gabin Lulendo, porte-parole de l'UNC, au terme d’une réunion du bureau politique, dimanche 5 avril.

L’ancien président de l’Assemblée nationale a-t-il profité de ces erreurs matérielles pour sécher le parquet ? Rien n’est encore sûr. Mais l’ancien député d’opposition, Franck Diongo, ne voit pas dans cette démarche du parquet un acharnement politique contre Vital Kamerhe. « La procédure sur le président Vital Kamerhe est en train d’être politisée (par son parti) », a-t-il alerté lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa.

« Le problème de Vital Kamerhe n'est ni un problème politique ni un problème d'acharnement, ni un problème de règlement de comptes. C'est un problème judiciaire. Et tout le monde doit se soumettre à la loi, c’est cela un état de droit », a ajouté Franck Diongo. Rappelant que Joseph Kabila, chef de l’Etat en son temps, avait laissé à une commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale le soin d’auditionner son directeur de cabinet de l’époque, M. Gustave Beya Siku. Et Aubin Minaku, chef de la majorité de l’époque, insiste-t-il, était même président de l’Assemblée nationale.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)