Les habitants de la commune de la Gombe se sont réveillés, ce lundi 6 avril 2020, sans quitter chez eux. Mais cette municipalité stratégique du pays devrait, malgré le confinement, recevoir du monde venant d’autres communes. Centre administratif et plaque tournante de l’économie de la ville, certaines entreprises mais aussi les médias devraient y accéder pour travailler. Seulement voilà, le badge devant servir d’accès à la commune a été sujet à controverse.

Le premier couac commence d’abord avec les professionnels des médias. L’Hôtel de ville de Kinshasa qui s’était entendu avec l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) de produire des badges pour les journalistes a fait une volte-face. Ces journalistes et techniciens des médias devant couvrir les faits liés à ce confinement et dont la plupart des maisons de presse ont des rédactions à la Gombe, ont vu leurs cartes déclarées invalides par le gouvernorat avant même le début du confinement.

Ce qui a fait bondir Kasonga Tshilunde, président de l’UNPC. « Il y a un grand désordre », a-t-il déclaré. « Nous avons demandé qu’ils nous donnent des badges parce que les journalistes devaient travailler. Le gouverneur a accepté le principe. Puis finalement, il nous a dit qu’il n’avait pas d’argent pour imprimer les badges et a demandé à l’UNPC d’imprimer les badges en exigeant que lorsque les badges seront imprimés, qu’ils les amènent à l’Hôtel de ville pour mettre le cachet avant la plastification. C’est ce que nous avons fait. Aujourd’hui, l’Hôtel de ville dit qu’il ne reconnait pas ces badges-là », a expliqué à RFI le président de l’UNPC.

Sur le terrain, dans les différentes voies d’accès menant à la Gombe, c’est une autre controverse. Même les détenteurs des badges de l’Hôtel de ville ne sont pas pour la plupart autorisés à entrer à Gombe. Certains policiers exigent un badge portant la signature du commandant de la Police de la ville, Sylvano Kasongo. Ce qui a créé une longue file des véhicules sur l’avenue de Libération (ex-24 Novembre), à hauteur de l’Académie des Beaux-Arts. « Nous ne comprenons plus rien ! Des badges délivrés par l’Hôtel de ville ne sont pas acceptés ici. Finalement, qu’est-ce qui ne va pas !», s’emporte un travailleur dont l’entreprise a été autorisée à fonctionner pendant le confinement.

Il a fallu l’intervention du Gouverneur, lui-même, pour tenter de remettre de l’ordre. Avec un air visiblement tendu, Gentiny Ngobila a rappelé son autorité à Sylvano Kasongo, commandant de la Police de Kinshasa. « C'est moi ta hiérarchie ! », lui balance-t-il. Après que le gouverneur ait constaté que le chef de la police récusait certains badges d'accès délivrés par l'Hôtel de ville.

Ainsi, est passé le premier jour du confinement à la première commune qui subit une mise en quarantaine totale pour 14 jours. Il sied de préciser que dans l’enceinte de la municipalité la plus touchée par la pandémie du Coronavirus en République démocratique du Congo, un calme plat a régné. Des rues ont été vides. La circulation des personnes a été observée au compte goutte.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)