Des bousculades ont été observées ce matin de jeudi 19 mars 2020 devant la Trust Merchant Bank (TMB), sur l’avenue Tabu Ley (ex-Tombalbaye), dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. Sur une file d’agents que la sécurité de la banque et des policiers peinent à maitriser, ce sont des enseignants qui veulent percevoir leur salaire. « Il faut vous sécuriser les uns les autres. Maintenez la distance d’au moins un mètre », tente de conscientiser l’agent de sécurité sur une rangée d’enseignants très serrée. Mais peine perdue ! Certains enseignants qui étaient restés en dehors de la file, veulent coûte que coûte s’engouffrer dans la ligne, au grand mépris des règles d’hygiène voulues de stricte observance pendant cette période où la propagation du Coronavirus au pays a déjà commencé.

Le cas des malades testés positifs ont doublé, passant de 7 à 14 cas confirmés. Dans cette banque, la police a tenté d’encadrer ces enseignants. Cela, au point d’impliquer le chef d’agence de cette structure financière qui, visiblement abasourdi, a pris quelques photos de la scène. « C’est le même Coronavirus contre lequel on bafoue les règles d’hygiène qui est à la base de ce comportement des enseignants », a déclaré un d’entre eux, se tenant à l’écart des bousculades.

Pour lui, c’est la psychose liée au Coronavirus qui a fait perdre le « sang froid » à ses collègues qui tiennent à tout prix retirer leur salaire afin de faire face à un éventuel confinement général de la population en cas de progression du virus dans la capitale congolaise. Certains enseignements, selon lui, ont été déjà servis par la banque mais ils ont réalisé que le montant perçu n’équivalait pas à ce qu’ils devaient obtenir. Ce qui justifie une autre raisin de tension.

Des nouvelles sont de plus en plus alarmantes malgré des appels au calme lancés par des autorités congolais et sanitaires. Sur le marché congolais, une remontée des prix de denrées de première nécessité a déjà commencé. A Lubumbashi, les spéculations vont bon train autour du prix de maïs qui connait déjà une surchauffe suite aux rumeurs de la fermeture de frontière entre la RDC et la Zambie. A Kinshasa, les prix de masques de protection ont quasiment triplé. Sans oublier celui des gels désinfectants dont la rareté dans des pharmacies et supers-marchés se fait déjà sentir. « Un flacon de gel de 100 ml se vendait à 900 ou 1000 francs mais aujourd’hui, c’est à plus de 2500 francs, voire 3000 francs », a déploré un Kinois.

Une psychose que l’OMS n’attenue pas en déclarant que « le meilleur conseil pour l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui ».

Dido Nsapu


(DNK/Yes)