La Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique(Corap) a publié un rapport sur : « de l’obscurité à la lumière : nécessité de ressusciter les barrages abandonnés, cas de Zongo 1 et Sanga ».

Devant les professionnels des médias réunis le 18 mars 2020 à l’Hôtel Rotana dans la commune de la Gombe, cette organisation de la société civile a fait un état des lieux sur le déficit énergétique auquel fait face la Rdc.

Dans le souci de résorber ce déficit, le Corap a mené une étude qui porte essentiellement sur la réhabilitation des anciennes infrastructures énergétiques.

A travers cette étude, le Corap s’est interrogé pourquoi le gouvernement a abandonné les 63 barrages et comment ce dernier compte accroître le taux d’accès des populations à l’énergie.

Cette étude a d’abord dressé un inventaire des centrales à l’abandon pour démonter la possibilité d’améliorer l’accès des populations à l’énergie à travers la réhabilitation de celles-ci qui en principe nécessitera moins des fonds que la construction des nouvelles infrastructures énergétiques.

Le Corap a pris comme cas d’études les deux centrales de Zongo 1 et celui de Sanga, tous deux situés dans la province de Kongo central.

Concernant la centrale de Zongo 1, qui fait partie des infrastructures non encore réhabilitées, cette étude a identifié les goulots d’étranglement qui bloquent sa réhabilitation  entre autres, l’insuffisance des moyens financiers disponibles au niveau de la Snel, la centralisation des décisions au niveau du siège de la Snel, l’influence des politiques dans la gestion de la Snel, l’accès difficile à la centrale à cause du délabrement avancé des routes de Sonabata-Sanga et Inkisi-Zongo….

A cet effet, le Corap a rappelé que ce barrage, parmi  les tout premiers de la Rdc, vieux de plus de 60 ans, n’a jamais été réhabilité et il se trouve aujourd’hui dans un état de vétusté et ne produit qu’en moyenne 28Mw sur les 75 Mw de sa capacité installée.

Comme conséquence, la baisse de qualité et de quantité d’énergie en défaveur de l’accès à l’électricité des populations de Kinshasa et quelques contrées de la province du Kongo central.

En ce qui concerne, la centrale de Sanga, contrairement aux dizaines des barrages abandonnés, elle bénéficie d’un programme de réhabilitation grâce à un partenariat public-privé entre la Snel et un groupe d’entreprises appartenant au Groupe Forrest international.

Mais, le Corap regrette qu’un tel partenariat soit conclu dans des conditions opaques et sans réelle transparence dans un marché uniquement de gré à gré au détriment des intérêts de la population congolaise.

L’appel du Corap lancé au gouvernement congolais pour la réhabilitation des barrages abandonnés

Plusieurs recommandations ont été formulées par le Corap.

Il a été demandé au parlement, d’inclure dans la loi relative au secteur de l’électricité un quota en % d’électricité en faveur des communautés dans tout projet de construction et/ou de réhabilitation des infrastructures énergiques,

Intégrer des dispositions claires dans la loi relative au secteur de l’électricité sur le processus d’indemnisation des communautés locales impactées par les projets énergétiques en Rdc.

Au gouvernement, d’accélérer la mise en place du Fonds pour l’électrification en milieu rural afin de permettre le financement des projets communautaires d’accès à l’électricité ;

D’intégrer dans les objectifs du Fonds pour l’électrification en milieu rural la réhabilitation des centrales abandonnées ; s’impliquer dans la démarche de réhabilitation des barrages à l’abandon pour contribuer à l’accroissement du taux d’accès des communautés à l’électricité, réhabiliter les d’accès aux infrastructures hydroélectriques, notamment les routes Sonabata-Zongo et Inkisi-Zongo…

A la Snel, publier tous les contrats signés avec les tiers, notamment pour la réhabilitation de Sanga entre la Snel, Tfm, Nsm Hydro et Aemi pour plus de transparence et prévenir des pratiques de corruption et conflits d’intérêts…

A la société civile, faire le contrôle citoyen de tous les projets de construction et/ou de réhabilitation des infrastructures énergétiques…

Gisèle Tshijuka


(GTM/Yes)