« Aujourd’hui j’annonce officiellement l’urgence nationale, a déclaré le président américain. Cette mesure va permettre de débloquer jusqu’à 50 milliards de dollars pour les États, les territoires et les municipalités dans notre combat commun contre cette maladie. Je demande aussi à chaque hôpital de ce pays d’activer les plans de préparation aux urgences, pour qu’ils puissent partout répondre aux besoins des Américains. Nous allons retirer ou éliminer tout obstacle nécessaire pour fournir à notre peuple les soins dont il a besoin et auxquels il a droit. »

À écouter Donald Trump, la gestion de l’épidémie de coronavirus a été excellente : la fermeture des frontières a, selon lui, permis de sauver de nombreuses vies. Et la mise en place de l’état d’urgence va permettre de compléter un dispositif déjà parfaitement opérationnel.

Très critiqué pour la lenteur avec laquelle les tests de dépistage ont été rendus disponibles aux États -Unis, Donald Trump a assuré que cinq millions de nouveaux tests seront disponibles d’ici un mois. Mais lors de la conférence de presse qui a suivi son intervention, le président américain a parfois été bousculé par les questions.

« Aujourd’hui nous annonçons un nouveau partenariat avec le secteur privé pour augmenter massivement et accélérer nos capacités à dépister le coronavirus, a-t-il poursuivi. Nous sommes en contact avec les pharmacies et la grande distribution pour installer des centres de tests accessibles aux voitures dans les lieux critiques. Le but est que les gens puissent conduire jusqu’à ces lieux et être testés sans sortir de leur véhicule. »

Lorsqu’il est interrogé sur les retards et les dysfonctionnements constatés dans la distribution de ces tests de dépistage, il répond : « Je n’en suis pas du tout responsable parce qu’on a hérité de règles d’une autre époque. »

Et si une journaliste le questionne sur le démantèlement en mai 2018 de la cellule de gestion des pandémies mise en place par l’administration Obama, et dont la disparition a été fort critiquée par les experts, il rétorque : « Je pense que c’est une question méchante et quand vous dites que c’est moi, ce n’est pas moi. Je peux peut-être demander à mon administration parce que je ne suis pas au courant. »

« Nous allons dépasser cela »

Donald Trump n’est pas non plus à l’abri des contradictions. Après avoir affirmé qu’il n’avait pas besoin de test de dépistage puisqu’il n’a pas les symptômes de la maladie, il annonce finalement quand on lui rappelle qu’il a côtoyé une personne infectée par le virus, qu’il s’y soumettra, « probablement oui ». « Nous ne voulons pas que tout le monde se soumette à ces tests », répète le président. Avant de continuer : « Cela va passer, nous allons dépasser cela et en sortir plus forts. »

Accord entre Trump et les démocrates sur des mesures de soutien à l'économie

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a annoncé vendredi être parvenue à un accord avec l'administration de Donald Trump sur des mesures visant à endiguer l'impact du coronavirus sur l'économie américaine et les dizaines de millions d'employés au statut précaire. Le texte devra ensuite être approuvé au Sénat, qui n'a pas prévu d'être en séance avant lundi après-midi, puis être signé par Donald Trump pour entrer en vigueur.

Trump annonce la suspension des croisières vers l'étranger

Donald Trump a annoncé la suspension à compter de vendredi minuit (04H00 GMT) des croisières depuis les États-Unis vers l'étranger pour contrer la propagation du coronavirus.

« À ma demande, à compter de minuit ce soir, Carnival, Royal Caribbean, Norwegian et MSC ont tous accepté de suspendre les croisières à l'étranger pendant trente jours », a tweeté le président américain, soulignant que le secteur des croisières représentait « grande et importante industrie ».

Depuis le début de l'épidémie, plusieurs navires de croisière ont été bloqués dans le monde pour des cas suspects ou avérés de contamination au nouveau coronavirus. D'autres ont été refoulés par peur d'une contagion.

Candidat a la primaire démocrate, Bernie Sanders, dont la promesse phare est une assurance maladie publique pour tous, a dénoncé les propositions économiques de Donald Trump face au coronavirus. « Nous devons garantir à toute personne ayant besoin d’un traitement médical de pouvoir voir un médecin gratuitement, a-t-il déclaré. Quels que soient ses revenus. Le coût d’un test de dépistage au coronavirus est estimé à 1 300 dollars. Or aux États-Unis aujourd’hui, 40% de la population à moins de 400 dollars d’économies à la banque. Que va-t-il leur arriver ? Et alors que l’administration Trump dit qu’elle pourrait prendre en charge le surplus pour ceux qui ont une assurance, elle ne couvrira pas le cout du traitement qui peut compter des dizaines de milliers de dollars ».

RFI


(Yes)