Pendant que certains insolvables gesticulent dans les médias pour dissuader leur créancier et agitent leurs relations politiques, le FPI décide finalement de passer à la vitesse supérieure. D’après des sources proches de cet établissement, une plainte est en gestation contre tous les débiteurs insolvables. Le collectif des avocats de cet établissement public s’y met pour saisir officiellement la justice.

Déjà en prenant les commandes du Front de promotion de l’industrie (FPI) en 2016, Patrice Kitebi a retrouvé dans les archives de cet établissement une dette à recouvrer évaluée à plus de 260 millions de dollars. Cet argent impayé du FPI constitue 58,1% de son portefeuille-prêts qui se retrouve entre les mains des débiteurs. « Cette situation fait que le FPI ne soit capable de ne financer que 35% de l’ensemble des projets lui soumis », se plaignait Patrice Kitebi, en ce temps.

Mais une situation qui ne s’améliore vraiment pas, à l’exception de quelques débiteurs qui viennent timidement honorer leurs créances. En revisitant le rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur la gestion du FPI déposé, le 18 novembre 2015, au bureau du président de l’Assemblée nationale, quelques ministres et députés nationaux, anciens comme actuels figurent parmi ces insolvables du FPI. Notamment Tryphon Kin-Kiey Mulumba (ancien ministre des PT-NTIC). Le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) où il avait contracté un crédit qu’il n’a jamais remboursé lui tient la corde au cou. Etiqueté débiteur insolvable, Kin-Kiey pourrait voir dans les jours qui viennent certains de ses biens changés de propriétaire, avertissait déjà DIGITALCONGO.NET le week-end dernier.

En effet, si Tryphon Kin-Kiey ne se met pas en ordre dans le meilleur délai, le FPI – qui a déjà sollicité l’autorisation du ministre de l’Industrie, Julien Paluku – pourrait actionner le processus de remboursement forcé. L’imprimerie et sa résidence, perchées dans la ville haute, risque d’être saisies. Il est rapporté que plus de 440.000 dollars lui avaient été octroyés à titre de crédit remboursable pour financer son projet d’imprimerie porté par son entreprise, Fin Press Group.

Pour le même projet, Kin-Kiey avait également obtenu un prêt à Trust Merchant Bank (TMB). Avec le crédit lui versé par le FPI, il a pu payer une partie de sa dette à TMB. A ce jour, il n’a jamais versé la partie restante. Profondément endetté et poursuivi par ses deux créanciers, « Bakala ya Ngolo », entendez « Homme fort », comme il se fait appeler chez lui à Masimanimba (dans l’ex-Bandundu), se trouve dans des sales draps.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)