Au total 1000 tonnes du ciment, 50 tonnes de farine, 50 autres de sucre et 200 mille litres de gazole embarqués dans des barges dont la fabrication a été financée par le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) ont quitté le port de la SCPT (ex-ONATRA) à Kinshasa en direction de Ndomba, au Kasaï Oriental. Objectif : baisser les produits de première nécessité à Mbuji-Mayi et ses environs.

« Notre société est déjà leader dans le transport fluvial au Congo entre Mbandaka, Lisala, Bumba, Kisangani et nous avons aussi le chantier naval. Avec le financement du FPI, nous avons monté un projet pour aller le plus près de Mbuji-Mayi, c’est-à-dire à Ndomba qui est à 60 kilomètres de Mbuji-Mayi. Nous allons amener des marchandises de Kinshasa jusqu’à Ndomba, c’est-à-dire, nous allons jusqu’à Lusambo, nous rentrons dans la rivière Lubilanji qui est une rivière de 130 kilomètres avec beaucoup de méandres. C’est une rivière qui demande des barges et bateaux appropriés. Nous avons fabriqué des bateaux et barges appropriés pour remonter la rivière jusqu’à Ndomba. Nous allons aménager le port de Ndomba puis charger des produits dans les camions jusqu’à Mbuji-Mayi. », a expliqué Olivier Bierler, patron des établissements Malila-Nzenze-Congo Communication.

Pour le FPI, ce projet est un honneur et une satisfaction. « Comme vous le savez, le gros des industries se trouvent à Kinshasa mais le consommateur n’est pas seulement à Kinshasa, le consommateur se trouve aussi à l’intérieur. Et à l’intérieur, ce sont les gagne-petit. Si les produits de consommation arrivent là-bas par avion, ils vont coûter trop cher ! Mais nous finançons ces mallions de chaine des valeurs pour voir ces populations consommer ces produits de Kinshasa mais à un prix abordable (…) et on aura fait notre mission. », a déclaré Thaddée Mutware Binyonyo, Directeur en charge de la Supervision, chargé de la supervision des projets au sein du FPI. Avant de reconnaitre c’est un « honneur »et une « satisfaction » pour le FPI.



A l’heure où le FPI traque plusieurs de ses débiteurs, cette expérience va-t-elle être une réussite ? Du côté de Malila-Nzenze-Congo Communication, on tente de rassurer grâce à l’expérience. « Quand j’ai commencé à Kisangani, nous avions trouvé le prix du ciment à 30 dollars. Aujourd’hui, appelez Kisangani et demandez le prix du ciment on vous le dira. », a affirmé Olivier Bierler. Pour lui, le convoi fluvial ne va pas trainer pour atteindre le port de Ndomba, au Kasaï. Il arrivera dans moins de deux semaines.

Le ministre de l’Industrie, Julien Paluku qui a donné le go de ce convoi fait remarquer que c’est pour atteindre « l’économie circulaire » défendue par son ministère. C’est-à-dire, les barges qui ont une capacité de 2400 tonnes, selon lui, vont remonter à Kinshasa avec des produits agricoles venant du Kasaï. Ainsi, Kinshasa va consommer des produits locaux au lieu d’importer. « (…) La stratégie du ministère de l’Industrie, c’est de dire comment faire fonctionner tout ce qui relève de l’industrie, c’est de créer des conditions de consommation. Voilà pourquoi le Fonds de promotion de l’Industrie a pu financer les barges qui ont une capacité de plus de 2400 tonnes avec un objectif de devoir évacuer tous les produits industriels issus des industries de Kinshasa. Voilà pourquoi je me retrouve au port pour lancer le départ vers le Kasaï où un sac de ciment coûte 25 dollars mais avec la stratégie du ministère de l’Industrie, le sac de ciment, in fine, va coûter autour de 12 dollars. Voilà comment le chef de l’Etat veut chasser la pauvreté… », a déclaré Julien Paluku depuis la cabine du bateau Kambanyoka où il a lancé le départ du convoi fluvial.

Dido Nsapu


(DN/PKF)