A Kinshasa, les travailleurs de la Sokimo étaient dans la rue jeudi dernier, ils réclament 80 mois de salaire non-payés. « Nous sommes en colère. Malgré des nombreux partenariats avec des miniers comme Kibali Gold, nous sommes incapables d’être payés. Nous cherchons à savoir si ces partenaires versent de l’argent ou pas dans les caisses de l’entreprise », s’interroge un employé de la Sokimo, sifflet à la main, revendiquant devant le siège de l’entreprise à Gombe.

La Sokimo vit depuis plusieurs années au rythme des grèves. L’entreprise ne se relève toujours pas malgré des changements de manager. Ce portefeuille de l’Etat a signé plusieurs contrats avec des miniers sans que le quotidien de l’entreprise ne s’améliore. Le tout dernier contrat en date, c’est celui de AJN Ressources Inc. Ce minier canadien a annoncé avoir signé le 18 janvier 2020 un Protocole d’accord avec la Sokimo convertissant tous les droits de cette société du portefeuille de l'Etat congolais en parts sociales qui seront dans AJN. 

Un contrat de trop qui a suscité la colère de la COGEP. Cette coalition d’organisations non gouvernementales estime que la transaction est « très défavorable » à l’entreprise du Portefeuille d’Etat et aux citoyens congolais. A travers ce protocole d'accord, la Sokimo a cédé pour 20 millions de dollars canadiens (17 millions USD) : « Les 10 % de parts de Sokimo dans Kibaligold ; les 30 % dans KODO ; les 35% dans GIRO GOLDFIELDS ; les 35 % dans WANGA ; les 30% dans NIZI ; les 30% dans Kibali Sud », peut-on lire dans le document de COGEP. 

« Ces cessions constituent un véritable bradage des actifs de la Sokimo que les citoyens congolais doivent dénoncer pour espérer en l’avenir de cette entreprise du portefeuille de l’Etat qui, jadis, a soutenu l’économie tant nationale que locale », fait savoir cette coalition. Plusieurs organisations de la société civile dont « Le Congo n'est pas à vendre » ont demandé l'annulation du protocole d’accord signé entre la SOKIMO et AJN Resources Inc. Même les deux coassociés de SOKIMO dans Kibali Gold Mines, Barrick Gold Corporation et Anglo Gold Ashnti, se sont opposés à cette transaction.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)