Hier, vendredi 28 février 2020 aux environs de Bercy à Paris, des heurts ont éclaté en fin de journée en marge d'une manifestation interdite d'opposants au concert de la star congolaise Fally Ipupa à Bercy. Ce qui a conduit à l'évacuation partielle de la Gare de Lyon. Des manifestants anti-concert ont brulé des motos et poubelles, empêchant même aux pompiers d’atteindre le foyer de l’incendie pour éteindre le feu. Un acte qui a suscité l’indignation.

Dans un extrait de vidéo diffusée notamment sur Twitter, l’animateur et Producteur de Couleurs tropicales sur RFI n’a pas caché sa colère. Ces « combattants » disent s’opposer aux atrocités qui se passent dans l’Est de la RDC. « […] Oui, vous avez mille fois raison de ne pas accepter l’inacceptable. », rétorque Claudy Siar. Avant de se lancer dans une offensive d’interrogations : « Mais vous pensez que l’acceptable, c’est d’aller empêcher un artiste, des artistes de faire leur métier ? Un artiste comme Fally Ipupa qui donne de son temps, qui donne de son argent pour soulager la souffrance de bon nombre de Congolais ? Vous pensez que c’est lui qui peut être décisionnaire dans le règlement que nous attendons ? Vous ne trouvez pas qu’il y a suffisamment des désordres au sein des communautés de la RDC ? Vous ne trouvez pas qu’il y a suffisamment des désordres au sein de cette Afrique, entre les peuples ? (…) Vous voulez encore en rajouter ? »

Claudy Siar ne s’est pas arrêter là. Pour lui, s’en prendre à un homme comme Fally Ipupa qui n’a pas de pouvoir de décision est quasiment un acte de lâcheté. « Vous empêchez des gens, vous les menacez s’ils vont au concert de Fally Ipupa, à quoi vous jouez ? (…) S’en prendre à des personnes qui n’ont pas de pouvoir, c’est presque de la lâcheté ! Pourquoi vous en prenez à Fally Ipupa ? », les charge-t-il. Ce chroniquer réputé notamment comme un grand défenseur de la communauté noire n’a pas digéré ces désordres autour du concert de la star congolaise de la Rumba à qui il a montré tout son soutien.

En dehors de la salle d’Accor Hotel Arena (ex-Bercy), une épaisse fumée noire s’était élevée dans les airs. Une fumée provenant de l’incendie des scooters et des poubelles provoqué par ces opposants au concert. Ces derniers ont même, dans une vidéo largement partagée, repoussé les pompiers qui voulaient éteindre le feu. Ce qui a fait bondir l’ex-candidate à la dernière présidentielle française, Marine Le Pen. Sur son compte Twitter, le leader du Rassemblement national tweete : « Heurts à propos du concert d’un chanteur congolais, incendie de la Gare de Lyon, racailles empêchant les pompiers de travailler : quelle image notre pays donne au monde ? Comment le gouvernement peut-il laisser se produire un tel CHAOS ! »

Réaction à Kinshasa

Des manifestations qui ont aussi fait réagir d’autres personnalités à huit mille kilomètres de l’Hexagone. « Ces violences sont à tous égards inadmissibles. Nul n'a le droit d'agir ainsi dans son pays, a fortiori dans son pays hôte. Vouloir censurer l'expression d'un artiste #FallyIpupa ne fait en rien avancer une quelconque cause », a réagi Jean-Marc Châtaigner, Ambassadeur de l’Union européenne à Kinshasa, capitale RD congolaise. Et beaucoup d’autres Congolais vivant au pays n’ont pas toléré ces violences, estimant que les revendications de certains « combattants » ne sont plus claires alors que le pouvoir a changé des mains à Kinshasa.

Au moins 70 personnes ont été placées en garde à vue, d’après Le Parisien. La ville de Paris entend formellement porter plainte contre ces personnes. Emmanuel Grégoire, adjoint de la maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est félicité de cette interpellation de plus de 70 incendiaires présumés, "dont un certain nombre de meneurs qui empêchaient les pompiers de venir éteindre les incendies". "J'espère que les condamnations seront exemplaires, pour expliquer que Paris n'est pas le terrain de jeu des opposants politiques, d'où qu'ils viennent", fait remarquer le maire adjoint.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)