Prévu pour le 28 février 2020 à Accor Hôtel Arena (ex-Bercy), le concert de Fally Ipupa est toujours menacé de sabotage par une frange des Congolais de la diaspora. Ces derniers refusent toujours de voir des artistes musiciens se produire en Europe malgré le changement de régime politique à Kinshasa. Ce qui a fait réagir le président du Conseil national de suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre (CNSA), Joseph Olenghankoy. Celui-ci a pris l’option de dire un mot à la diaspora Congolaise le 24 février dernier au sujet de la promotion des valeurs culturelles congolaises au niveau international. 

Sans froisser ces « combattants », Joseph Olenghankoy a d’abord reconnu les prouesses et la lutte incontestables de la diaspora congolaise dans la conquête du pouvoir de Félix Tshisekedi. Avant de signifier à ses compatriotes d’outre-méditerranée qu’ils devraient maintenant la promouvoir des valeurs culturelles congolaises. « […] vous avez mené une lutte louable et aujourd’hui, nous avons à la tête du pays Félix Tshisekedi, l’ancien régime est passé. En principe, vous devriez avoir une nouvelle attitude face à nos artistes et plus particulièrement nos artistes musiciens », a t-il plaidé. « Dans le domaine de la musique, la RDC avait de l’impact même au niveau international malheureusement elle a perdu même sa première place au niveau continental… Il est de votre devoir de relever la tête de nos valeurs culturelles », a-t-il renchéri.

Fally Ipupa tient à écrire une nouvelle page d’histoire dans sa carrière solo. Après avoir accompagné son mentor, Koffi Olomidé, au début de la décennie 2000 dans ce qui était appelé Bercy, « El professor » revient seul sur cette planche parisienne. Mais l’ancien sociétaire du Quartier Latin International pourrait être confronté à la fronde de certains Congolais qui s’opposent à la prestation des artistes congolais de l’autre côté de la méditerranée ou encore dans certains pays africains comme l’Afrique du Sud.

Des menaces fusent déjà au sein de la communauté congolaise en Europe pour interdire à Fally ce concert. Et certains membres de l’opposition Lamuka s’engouffrent aussi. « Combattantes et Combattants dans cette lutte pour la libération de notre chère Patrie meurtrie. Ne laissez pas Fally Ipupa se produire. Abeta te, soki abeti eza humiliation munene pona lutte na biso [Qu’il ne joue pas, s’il ose jouer c’est une grande humiliation pour notre lutte, Ndlr]. On ne fête pas quand ça tue chez nous ! », a posté vendredi 21 février, sur son compte twitter, Jacky Ndala, ancien journaliste chroniqueur des musiques urbaines, devenu aujourd’hui politicien et opposant au régime de Félix Tshisekedi.

Mais Fally Ipupa, de son côté, rassure : "l'organisateur et toute son équipe ont mis des moyens pour que tout se passe bien". Et la majorité des Congolais au sein de la communauté congolaise et africaine veut bien vivre cet événement. « Fally Ipupa représente valablement notre musique aujourd’hui sur la scène internationale. On ne doit pas étouffer cet élan. », a déclaré un internaute. Fally Ipupa, de son côté, dit être rassuré de prester ce 28 février à Accor Hôtel Arena, parce que "je suis en bonne santé. Je suis déjà à Paris et il n'y aura pas cette histoire de visa. Une délégation de 30 personnes est déjà là dont 27 musiciens qui seront avec moi sur scène. On répète et on est prêt pour faire plaisir aux gens", a-t-il confirmé.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)