Fally Ipupa tient à écrire une nouvelle page d’histoire dans sa carrière solo. Après avoir accompagné son mentor, Koffi Olomidé, au début de la décennie 2000 dans ce qui était appelé Bercy, « El professore » revient seul sur la planche. Mais l’ancien sociétaire du Quartier Latin International pourrait être confronté à la fronde de certains Congolais qui s’opposent à la prestation des artistes congolais de l’autre côté de la méditerranée ou encore dans certains pays africains comme l’Afrique du Sud.

Des menaces fusent déjà au sein de la communauté congolaise en Europe pour interdire à Fally ce concert. Et certains membres de l’opposition Lamuka s’en gouffrent aussi. « Combattantes et Combattants dans cette lutte pour la libération de notre chère Patrie meurtrie. Ne laissez pas Fally Ipupa se produire. Abeta te, soki abeti eza humiliation munene pona lutte na biso [Qu’il ne joue pas, s’il ose jouer c’est une grande humiliation pour notre lutte, Ndlr]. On ne fête pas quand ça tue chez nous ! », a posté vendredi 21 février, sur son compte twitter, Jacky Ndala, ancien journaliste chroniqueur des musiques urbaines, devenu aujourd’hui politicien et opposant au régime de Félix Tshisekedi.

Cette frange de la diaspora congolaise hostile au régime politique à Kinshasa tient à perturber cet événement. Mais Fally Ipupa rassure : "l'organisateur et toute son équipe ont mis des moyens pour que tout se passe bien". Et la majorité des Congolais au sein de la communauté congolaise et africaine veut bien vivre cet événement. « Fally Ipupa représente valablement notre musique aujourd’hui sur la scène internationale. On ne doit pas étouffer cet élan. », a déclaré un internaute. Fally Ipupa, de son côté, dit être rassuré de prester ce 28 février à Accor Hôtel Arena, parce que "je suis en bonne santé. Je suis déjà à Paris et il n'y aura pas cette histoire de visa. Une délégation de 30 personnes est déjà là dont 27 musiciens qui seront avec moi sur scène. On répète et on est prêt pour faire plaisir aux gens", a-t-il confirmé.

Le défi reste donc entier pour Fally Ipupa qui doit le surmonter ce 28 février. Mais pas seulement lui, ce défi reste aussi de taille pour d’autres chanteurs congolais qui sont victimes de cette intolérance d’une partie de la communauté congolais de l’Europe. Si Fally réussit à jouer, cela pourrait être un déclic pour d’autres artistes qui pourront également renouer avec la scène européenne qui leur a été privée depuis plusieurs années maintenant.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)