Le sujet a fait un grand bruit depuis le début de la semaine. Dans le plus grand hôpital de la capitale congolaise, les pannes d’électricité sont monnaie courante. Et l’hôpital ne dispose pas de groupe électrogène pour alimenter tous les pavillons en cas de coupure. Ce qui crée des dégâts collatéraux. Mardi, 11 février 2020, le député élu de la circonscription électorale de la Funa a constaté le dégât. Il a fait une vidéo en depuis la pédiatrie de l’hôpital pour fustiger cet état de chose. Ce mardi, 4 personnes dont 3 bébés prématurés auraient succombé.

Mais le docteur Longange, chef de la pédiatrie de cet hôpital, relativise les dégâts. Pour lui, les 4 personnes décédées l’ont été pour d’autres facteurs techniques. Il qualifie de « coïncidence » le fait qu’un bébé prématuré meurt pendant que le député Ados Ndombasi Banikina se trouvait dans cet hôpital sans électricité. A en croire le docteur Longange, ce bébé est né après 27 semaines, il venait de l’hôpital de Bumbu. Et l’Hôpital général de référence de Kinshasa n’a pas des matériels adéquats pour prendre en charge un tel cas, estimant être en mesure de ne prendre en charge que des prématurés nés après 28 semaines de grossesse.

Un autre décès – le même jour de la panne électrique – c’est celui d’un enfant de 12 ans. A celui-ci, ce pédiatre évoque encore d’autres raisons ayant conduit à sa mort, pas la panne d’électricité. Pour les deux autres prématurés, ce spécialiste de santé n’a donné aucune explication, se contentant uniquement de dédramatiser l’affaire. « Quand il y a coupure du courant, cela dure entre 30 et 45 minutes. Tout au plus, une heure… », explique-t-il à Top Congo FM, alors que le député a assisté, mardi 11 février, à une coupure de deux heures du temps.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Ados Ndombasi a rapporté les discussions qu’il a eues avec la direction générale de cet hôpital, en présence de la ministre provinciale de la Santé publique de Kinshasa. Leurs échanges ont porté sur les conditions inadéquates qui affectent négativement la prise en charge sanitaire dans cette formation médicale. «En effet, depuis sa construction en 1912, cet hôpital n’a pas connu un renouvellement de ses équipements ni de rénovation de ses infrastructures. Sa capacité d’accueil initiale de 2000 lits a dégringolé à 800 lits actuels, soit une diminution de 60%. Bien qu’étant une formation sanitaire de référence, cet hôpital manque de scanneur, d’IRM, d’ambulance et d’un groupe électrogène de secours», a écrit le député.

Cet hôpital qui est le plus grand centre qui accueille des nouveau-nés et un grand nombre d’enfants prématurés, l’ex hôpital Maman Yemo ne dispose que de 8 couveuses fonctionnelles. Et pourtant, une couveuse ne coûte que 10. 000 dollars US. De nombreux locaux de l’hôpital sont vidés par manque d’équipements comme les lits, les potences et d’autres matériels.

L’incinérateur fourni par la coopération japonaise n’a jamais été installé par manque de socle de pose. Les déchets médicaux à incinérer sont, par conséquent, éliminés en étant brûlés par les pneus, ce qui entraine de la pollution. Or, l’installation de cet équipement ne peut coûter que 7. 800 dollars US.
Autre manque, c’est la pompe hydrophore pour renforcer la pression d’eau qui alimente toutes les installations. Conséquence : les fosses septiques sont remplies. «Plusieurs services essentiels ont cessé de fonctionner depuis plusieurs années, constate Ados Ndombasi. Il s’agit notamment du service de buanderie, de restauration, de pharmacie d’urgence ; usine de fabrication d’intrants, etc ».

Aux dernières nouvelles, le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila a accepté de doter cet établissement hospitalier d’un groupe électrogène.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)