C’est une surchauffe que vivent des Kinois sur le marché des biens de consommations. Des consommateurs constatent, par exemple, une hausse de 4.000 à 4500 FC sur le sachet de 5 kg de sucre, passant de 7.000 à 11.000 ou 11.500 FC. Le sac de haricot est passé de 125 à 190 USD. De son côté, le carton de poisson salé est passé de 70.000 à 100.000 FC. Une envolée des prix qui a fait réagir le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mwana Nyembo. Pour ce dernier, cette hausse est due notamment à « la mauvaise canalisation de recettes publiques, le mauvais état des routes et les multiples points de contrôle sur les routes de desserte agricole ».

Lors d'une conférence de presse tenue le week-end dernier à Kinshasa au terme de la réunion du comité de politique monétaire, le gouverneur de la BCC a relevé que cette mauvaise canalisation des recettes publiques a poussé le gouvernement à utiliser plus que ce qu’il a encaissé. À la fin du mois de janvier 2020, le déficit s’est établi à 99,9 milliards de francs congolais contre un déficit programmé de 41 milliards de francs. Il appelle à travailler pour limiter tout ce qui restreint l’offre sur le marché.

Mais pour le Vice-premier ministre en charge du Budget, Jean Baudouin Mayo Mambeke, cette surchauffe des prix est « liée au fait que les opérateurs économiques sont en train de reconstituer les stocks après les fêtes de fin d'année et rachètent les devises sur le marché ».

Fin janvier dernier, le gouvernement évoquait une autre raison. Il estimait que les acteurs économiques ont « anticipé » la dégradation du climat économique en augmentant les prix. Après des mois d’espoirs en 2019, constatait Digitalcongo.net en janvier, les prix des denrées alimentaires sont bel et bien repartis à la hausse. Ils ont affiché une progression vertigineuse sur un mois, deux mois, avant d’entamer une accélération vers le premier trimestre de 2020.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)