« Personne ne m’a demandé de le [Joseph Kabila] critiquer. » C’est la phrase que répète l’évêque Pascal Mukuna à chaque fois que l’on cherche à savoir ses motivations. Alors qu'il a combattu l’opposant Félix Tshisekedi sous le pouvoir de Joseph Kabila, « l’homme de Dieu » se fait passer, aujourd’hui, pour un grand thuriféraire de Félix Tshisekedi. Il va plus loin pour se faire le chantre de la dissolution de l’Assemblée nationale là où le président de la République, lui-même, n’a évoqué qu’un « si ». Son conditionnel démontrait qu’il n’y a pas crise formelle, en ce moment, entre le gouvernement et l’Assemblée nationale pour conduire à une dissolution de la Chambre basse du parlement.

Mais qui est derrière Mukuna alors ? La question mérite bien d’être posée. D’après d’autres sources, Pascal Mukuna serait de mèche avec certains opposants en mal de positionnement.

« L'objectif visé, c'est d'inciter le président Tshisekedi, par des propos incendiaires, à dissoudre l’Assemblée nationale. Ce qui l'obligera à organiser les élections législatives pour que ceux qui ont manqué d’entrer dans les institutions puissent le faire », explique une source.

Attaques contre Kabila

Depuis plusieurs mois, le pasteur de l’église Assemblée chrétienne de Kinshasa (ACK/Bandalungwa) multiplie des diatribes à l’égard de la plateforme politique Front commun pour le Congo (FCC). Et cela, sans épargner son autorité morale, Joseph Kabila. Du haut de la chaire, dans son église, «l’homme de Dieu », prêchant assis, s’étonne en riant que Joseph Kabila ou son entourage envisage de revenir au pouvoir en 2023. « Nous, nous refusons », a-t-il répliqué, suscitant des acclamations dans l’assistance. L’extrait de cette vidéo de prêche était devenu viral sur la Toile.

Mais l’évêque ne s’est pas arrêté là. Il déambule dans des émissions à caractère politique pour poursuivre son offensive verbale contre le FCC. Au point d’inciter l’opinion à demander le divorce entre le FCC et le Cap pour le changement (CACH) du président de la République, Félix Tshisekedi. Ce qui apparait comme s’il défendait l’agenda caché de Félix Tshisekedi, loin de là !, rétorquent proches de l’UDPS, parti au pouvoir. « Il jouerait la carte de certains opposants qui tapissent dans l’ombre », affirment d’autres sources. Donnant l’impression de relayer le désidérata de la base de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Ce qui n’est pas le cas.

Le pasteur affirme même avoir été interpellé par le Conseil national de sécurité (CNS) où on lui aurait demandé de ne plus s’attaquer à l’ex-président Joseph Kabila. « Moi je ne vais pas laisser ! A moins que quelqu’un m’ait demandé de parler. Si c’est moi-même, je ne vais pas abandonner », a rétorqué le pasteur au cours d’une émission politique « Bosolo na politiki (vérité en politique) ». Pour Christian Lumu, Vice-président de la Ligue des jeunes de l’UDPS, c’est clair. L’homme de Dieu cherche un « marketing politique ». « Quand à moi, c'est une distraction, une intoxication. Le monsieur est en train de se créer  un marketing politique pour se faire un nom », a-t-il déclaré à 7SUR7.CD. Doutant même de l’interpellation au CNS dont l’évêque pasteur a fait allusion.

MMC/CN


(DN/PKF)