Plus d’une quinzaine personnes ont été enlevées et 7 autres tuées par des miliciens en Ituri, où la Haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet effectue depuis jeudi 23 janvier, une visite de cinq jours dans le nord-est de la RDC, a indiqué Banze Charité, président de la société civile locale.

Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, est allée à la rencontre des personnes déplacées et des victimes de torture et des violences sexuelles à Bunia en Ituri.

Pour rappel, les faits se sont produits dans le territoire de Djugu, où des centaines de civils ont été tués depuis décembre 2017. Des miliciens du groupe Coopérative de développement du Congo (Codeco) s’y sont violemment battus en début de semaine avec l’armée régulière.

De son côté, Michelle Bachelet a commencé sa visite en RDC deux semaines après la publication d’un rapport onusien selon lequel "au moins 701 personnes ont été tuées" dans des violences intercommunautaires en Ituri depuis fin 2017.

Selon le rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), ces violences pourraient représenter des "crimes contre l’humanité" voire un "génocide", A Bunia, chef-lieu de l’Ituri, les autorités provinciales ont dénoncé auprès de Michelle Bachelet les violences commises par les miliciens de la Codeco.

Pour en savoir plus, le conflit oppose deux communautés de l’Ituri, les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants, dans cette province frontalière de l’Ouganda et du Sud-Soudan connue pour son or et son pétrole. Le groupe armé Codeco est une milice pro-lendu. Les autorités l’accusent d’être responsable de massacres des civils dans la région de Djugu.

Signalons qu’après l’étape de l’Ituri, Michelle Bachelet est attendue à Kinshasa où elle rencontrera le président de la République Félix Tshisekedi à la fin de son séjour le 27 janvier.

Gisèle Mbuyi


(GM/ROL/Yes)