Assis dans son bureau privé, index sur les lèvres et visage grave, ce député national de l’opposition n’arrive toujours pas à réaliser ce qui lui est arrivé, le 17 janvier 2020, sur la route des Poids lourds. En effet, alors qu’il participait à la marche de la plateforme d’opposition Lamuka, Ados Ndombasi a été victime d’une brutalité policière.

Tout commence d’abord par la confiscation de son téléphone au niveau du pont Matete, à l’Est de la ville de Kinshasa, lorsqu’il filmait la marche convoquée par l’opposant Martin Fayulu et Adolphe Muzito – deux membres du présidium de Lamuka – dont le premier se réclame toujours être le « président élu ». Le député s’est vu déposséder de son smartphone par un policier. Mais ce dernier n’ira pas loin car la population présente au cours de la marche va s’interposer et rendre le téléphone au député.  

Mais la scène qui va le bouleverser viendra de la route des Poids lourds. « Quand la police a décidé d’accompagner le président élu Martin Fayulu dans sa résidence de Faden House, j’ai été pris à partie par un lieutenant-colonel de l’IPKIN, Miguel Bagaya, qui a pris sa Jeep et a foncé sur mon véhicule. Il a attaqué mon véhicule à 4 reprises. Je peux vous dire, je l’ai échappé belle. Sinon, je serai dans un état critique et on ne parlera plus d’Ados Ndombasi en ce moment. Et malgré l’insistance de certains policiers qui se trouvaient dans sa Jeep lui disant clairement : attention, ce monsieur-là est un député national. », a-t-il expliqué à DIGITALCONGO.NET

Cet élu de Kinshasa se dit choqué et projette de porter plainte. « Ce sont des agissements que nous dénonçons totalement. Aujourd’hui, si on attaque un député national en pleine ville de Kinshasa, imaginez ce qui peut se passer à Rutshuru, à Ituri, à Beni… Je peux vous dire que j’ai été choqué et j’ai directement appelé le général Kasongo pour lui faire part de ce qui s’est passé au niveau des Poids lourds […] Je veux aussi déposer plainte au niveau de l’auditorat militaire. », a-t-il déclaré. Avant d’envisager rencontrer le commandant de la police de la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo et le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité pour leur faire part de la situation.

Dépassé par cette brutalité, le député à la combinaison orange ne compte pas s’arrêter là. Il a également écrit à la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, pour dénoncer cette brutalité policière bafouant les immunités parlementaires d’un élu du peuple.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)