L'Administrateur général du Marché central de Kinshasa est monté au créneau, en début de semaine, pour remettre sur table l’opération de l’évacuation des marchés pirates le long des avenues et des rues relevant de son ressort administratif.

Cette menace qui pointe la nébuleuse affaire des marchés pirates et qui s’inscrit dans la droite ligne de l’opération Kin-bopeto est loin de rencontrer l’assentiment des revendeurs qui, déjà, sont allés jusqu’à rappeler que cette démarche témoigne des actes d’une dérive administrative et économique tant décriée à Kinshasa.

A entendre parler les marchands des rues, cette assignation policière n’est pas acceptable comme prétend le faire M. Bompili et dont les velléités sont sorties du pure contexte de l’assainissement de la capitale tel que l’a souhaité le gouverneur de la ville de Kinshasa.

Lorsque les policiers traquent les vendeurs de ces marchés, ils disparaissent pendant un moment et reviennent quelques temps après. Quelques vendeurs ont affirmé qu’ils préfèrent exposer leurs marchandises le long des avenues pour plus de visibilité.

D’autres indiquent plutôt qu’ils échappent aux multiples taxes imposées par les responsables de marchés.

Au marché de la liberté par exemple, ceux qui possèdent des étalages, payent chaque année 10 000 Franc congolais (11 $US) par mètre. Il y en a qui ont 5 à 10 mètres et doivent débourser entre 55 et 110$ l’an.

Ils payent aussi des frais de salongo exigés par l’autorité urbaine pour la salubrité.

Ces prix diffèrent d’un marché à l’autre. A Gambela, les vendeurs payent 300 franc congolais (0,3 $US) pour la taxe du matin, 200 (0,2 $US) pour le soir.

Dans ce lieu de négoce, les occupants des marchés pirates sont obligés de remettre soit un 100 ou 200 francs aux policiers et militaires pour ne pas être tracassés.

La chasse musclée contre les revendeurs des rues, en ces moments précis, serait une opération irréaliste au risque qu’elle ne soulève d’autres problèmes qu’elle ne va en résoudre.

En lieu et place de la répression envisagée de manière précipitée, l’autorité compétente aurait plutôt à envisager des mesures d’accompagnement et d’ouverture pour les embauches après l’enregistrement de tous les vendeurs des marchés pirates en vue de formaliser la profession pour des activités légales.

Au départ, M. Bompili a tenu les commerçants à l’œil. Dans le cadre de la lutte contre les marchés pirates, l’administrateur gérant a indiqué que la sensibilisation continue pour ramener ces commerçants à l'intérieur du marché. Il a invité les agents de l’ordre à éviter la complaisance lors de l'opération d'évacuation forcée des commerçants opérant le long des voies.

Deux avenues principales parmi celles que compte le Marché central de Kinshasa ploient sous une crasse insupportable. Il s'agit des avenues de l'Ecole et du Marché qu'il faille obligatoirement assainir.

Tout bien considéré, l'Administrateur général du Marché central de Kinshasa a invité les commerçants à s'approprier l'opération "Kinshasa bopeto", à travers les travaux d'intérêt public.

Le Marché central produit 70 m3 de déchets par jour. Et, pour l'évacuation, il faut faire appel à 5 camions bennes de 20 tonnes. D'où, selon lui, l'obligation de l'évacuation quotidienne des déchets.

Raymond Okeseleke L.


(ROL/PKF)