Air France confirme la mort d'un « passager clandestin » sans préciser son âge, et déplore un « drame humain ». Le corps sans vie d'un jeune garçon a été retrouvé mercredi 8 janvier au matin dans le puits du train d'atterrissage du vol AF703, qui arrivait à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, près de Paris, en provenance d'Abidjan. L'appareil, un Boeing 777, avait décollé la veille au soir.

Le ministre ivoirien de la Communication Sidy Touré a précisé par la suite qu'il s'agissait d'un « jeune adolescent de 15 à 17 ans » et a annoncé l'ouverture d'une enquête. « Avec beaucoup de compassion et beaucoup de détermination, le gouvernement suivra de près ce dossier, a assuré le porte-parole du govuernement ivoirien. Une commission d’investigation se réunit actuellement sous la direction de l’autorité aéroportuaire pour savoir comment ce jeune homme a pu se retrouver-là. »

L’examen des caméras de vidéosurveillance devrait permettre d’apporter des réponses. Selon les premiers éléments communiqués mercredi soir par Amadou Koné, le ministre des Transports, aucune intrusion n’a été constaté sur le parking des avions de l’aéroport.

Enquête en France

En France aussi, une enquête est ouverte. Elle est menée par la gendarmerie des transports aériens de l'aéroport Charles de Gaulle. Un examen du corps de la victime devait être effectué mercredi. Si les résultats ne sont pas encore connus, tout porte à croire que l’adolescent est décédé soit d’asphyxie soit de froid

Ces dernières années, plusieurs personnes, et notamment des adolescents en provenance de pays africains, ont été retrouvés morts de froid, ou tragiquement écrasés dans des soutes de train d'atterrissage. Il faut rappeler que les températures descendent à -50 °C entre 9 000 et 10 000 mètres d'altitude. Les logements de train d'atterrissage ne sont ni chauffés, ni pressurisés.

« Quand quelqu’un se loge dans un train d‘atterrissage, l‘avion décolle, les trappes de train s’ouvrent, on rentre le train et ensuite les trappes se referment, explique Gerard Feldzer, ancien pilote de ligne et consultant aéronautique. Et là, le problème c’est que l’avion monte à 10 ou 12 000 mètres. Et il perd à peu près 2 degrés tous les 600 mètres. Si bien qu’à 10 000, il fait dehors moins 50 degrés. Et là, les chances de survie sont très faibles. En plus, il y a très peu d’oxygène. Personne ne peut résister à ces deux éléments : manque d’oxygène et manque de chaleur. »

Un drame similaire s’était déjà produit en octobre dernier à Casablanca. Le corps d’un jeune homme avait été découvert dans un appareil en provenance de Conakry. Sur les 6 dernières années, le centre d’analyse de la migration de l’OIM dit avoir documenté la mort dans des avions de 11 passagers clandestins à travers le monde.

RFI


(Yes)