Le bureau de l’Assemblée nationale a tapé du poing sur la table devant son enlisement entraîné par deux députés nationaux, Adrien Phoba et Papy Mantezolo, élus respectivement de Boma et de Luozi, province du Kongo central, lors de la plénière de mercredi 04 décembre.

Surprise par l’envers d’une plénière musclée et plutôt très violente que d’ordinaire, Jeannine Mabunda s’en est prise dans l’immédiat aux deux politiques qui ont opté pour le châtiment corporel bien prémédité qu’ils ont tenu à infliger au VPMI Kankonde. Qui pis est, les deux élus du Kongo central ont transformé le Palais du Peuple de Kinshasa en ring de boxe.

Pour Mme Mabunda, ces deux députés ont utilisé cette tribune pour fustiger la réhabilitation du gouverneur Atou Matubuana et de son vice, Luemba. Comportement qui a soulevé les hurlements de leurs collègues députés nationaux ainsi que l’indignation du présidium.

Il apert aussi que l’attitude de ces deux "boxeurs" qui ont tenté de rouer des coups de poings au Vice-Premier Ministre de l'Intérieur a fortement indigné Jeannine Mabunda. Celle-ci s’est référée à l’article 128 du Règlement intérieur pour les bouter hors de l’hémicycle du Palais du peuple.

D’autant plus que dans l'imaginaire collectif, les institutions politiques sont l'un des remparts nécessaires au maintien de la démocratie. C'est le lieu du débat, de l'argumentation, mais certainement pas de la violence d’où qu’elle vienne. Ces écarts seraient alors l'échec de la «mission même du parlement».

"Il n’est pas acceptable que nous banalisions la violence à l’Assemblée nationale", a clamé haut et fort la 2ème femme présidente de l’Assemblée nationale de la RD Congo, venue après Philomène Omatuku. Touchée et froissée, elle s’est ensuite appesantie sur un détail franc : "Nous ne sommes pas ici à l’école de la violence, mais celle de la démocratie. Et qu’il ne faut pas confondre liberté d’expression et anarchie".

Jeanine Mabunda et les membres de son bureau ont du reste vécu cette scène d’intolérance en cette période politique où les vraies questions de l’heure sont des plus préoccupantes. Ce beau sujet a été proposé de cette manière débat public.

Sur ces entrefaites, d’autres sources ont indiqué qu’il était vrai que les coups de poings sont un argument pour montrer sa force et imposer son opinion ou s'imposer. Mais où, au parlement ou dans un ring de boxe ? Dans la rue ?

J’ai vraiment honte lorsque cela se passe ainsi, pour ceux qui les regardent. Cela ressemble à une cour de récréation, tout le monde hurle, il y a des insultes en ce moment attendu par les citoyens, et les députés se sont comportés en boxeurs haineux, se lamentent certaines indiscrétions.

Et d’ajouter, la Chambre basse de notre Parlement est devenue un lieu extrêmement paradoxal. Là, nos deux "honorables" n'ont pas du tout honoré leur rang ! Avec l'espoir que c'était juste un accès momentané de colère et non une conviction sur la manière dont un parlementaire se devait de jouer son rôle dans l'hémicycle ou dans un pays en quête d’une paix durable.

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)