La côte d'alerte a dépassé depuis plus d’un mois le niveau orange, selon les vendeurs rencontrés au marché frontalier de Ngwele, au quartier Kingabwa, qui ont alerté les autorités afin que des mesures soient prises pour éviter une catastrophe.

Aucune autorité locale n’a réuni les chefs des quartiers riverains pour les tenir informés de la menace et des risques d'une crue qui a atteint des pics inquiétants.

C’est du jamais vu et le pire est imminent si rien n'est fait, a affirmé un habitant qui venait de déménager du lieu inondé. Vous l'avez constaté, nous sommes là-dessus depuis un mois, en train de bricoler, de faire ce que nous pouvons pour limiter les dégâts. Mais la menace d'inondation a été réelle.

Nos habitations, nos investissements ont été noyés par cette crue qui est exceptionnelle, s’est s'inquiété ce riverain. Certains habitants téméraires ont résolu en vain d’empiler des sacs remplis de sable pour se protéger.

A Ndanu comme à Ngwele, les habitants ont dû abandonner leurs logis en raison de la montée des eaux, qui atteint par endroit 8 mètres au-dessus du niveau normal.

Sur une pirogue où sont empilés un lit, une armoire, une table de chevet, les habitants ont choisi de déménager. Certains ont juré de ne plus y retourner, préférant louer ailleurs.

Pour éviter une catastrophe, les autorités auraient pu demander aux riverains de quitter les zones inondables. Les autorités locales en rapport avec les organisations humanitaires auraient été chargées de reloger les victimes dans des centres d’accueil, généralement des écoles, et d’assurer ainsi leur prise en charge, regrette une enseignante visiblement émue.

Un riverain qui fait du jardinage et de la riziculture dans ce terrain marécageux a laissé entendre que c'est plutôt à l'Etat de prendre les dispositions pour protéger la population qui vit de ses activités sur la rivière et sur le fleuve.

Les maisons généralement en mauvais état, les rizières, les champs de manioc et de gombos, ont été littéralement envahis par les eaux. Les quartiers les plus touchés sont ceux situés sur les berges de la rivière et le long du fleuve Congo et dont les occupants n’ont guère de ressources pour leur survie.

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)