Les dernières tueries des civils par des présumés rebelles ougandais des ADF (Allied Democratic Forces) dans le territoire de Beni et ses environs, au Nord-Kivu, ont fait monter la tension populaire depuis samedi 23 novembre. Les manifestations se sont poursuivies ce lundi 25 novembre après la mort de 8 civils tués dans la nuit de dimanche à lundi toujours à Beni (Est congolais).

Et en signe de protestation, des habitants en colère ont partiellement incendié la mairie de Beni. Ils dénoncent, depuis plusieurs jours, l'inaction de l'armée congolaise et des Casques bleus des Nations unies, présents dans la région, face aux tueries des Forces démocratiques alliées (ADF). Les agents et casques bleus de la Mission de l'Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), se font évacuer par hélicoptères à Beni, ce lundi 25 novembre, après ces manifestations populaires organisées pour exiger le départ du pays de la mission onusienne.

Suite aux dernières tueries, le Général de Brigade Ychaligonza Nduru Jacques, Commandant des Opérations SUKOLA I (Grand Nord), a présenté ses condoléances aux familles éplorées. Et dans un communiqué du service de communication des opérations, il demande « à tous de continuer à soutenir les FARDC engagées dans la traque des Adf/MTM en dénonçant des personnes et tous mouvements suspects et de ne pas prêter le flanc à l'ennemi en s'attaquant aux édifices et symboles de l'Etat ».

Mais du côté de la Monusco dont les populations accusent de garder l’arme au pied, on estime que les FARDC ne les ont pas associées à ces opérations contre les ADF. "On ne peut pas participer aux opérations des FARDC si les FARDC ne nous invitent pas à y participer", a indiqué, dimanche, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, François Grignon.

"Les opérations qui étaient lancées le 30 octobre sont des opérations que les FARDC (armée congolaise) ont voulu comme étant nationales, sans soutien, sans planification, sans exécution conjointe avec la Monusco", a-t-il ajouté à la radio onusienne Okapi.

Près de 70 civils ont été déjà massacrés à Beni et ses environs par les ADF, en représailles d'une offensive de l'armée congolaise lancée le 30 octobre contre leurs bases. Ces ADF qui sont, à l’origine, des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, se sont repliés dans l'est congolais depuis 1995. Et ils deviennent depuis un temps un groupe à caractère terroriste dont les assauts visent, ces derniers temps, des civils congolais.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)