Selon le secrétaire  général de l’ordre des pharmaciens, Prince Masoso, les pharmaciens de la République démocratique du Congo ont écrit à leur autorité de tutelle pour dénoncer le désordre constaté dans ce domaine. « Nous avons par ailleurs informé l’autorité urbaine de notre descente dans la rue le jeudi 21 novembre. Nous exigeons que les commerçants malhonnêtes soient exclus du secteur », a indiqué Prince Masoso.

Le secrétaire général de l’ordre des pharmaciens a brodé l’itinéraire qu’ils vont suivre. « Nous allons descendre dans la rue le jeudi prochain, et nous allons nous rendre à l’hôtel de ville, à la Primature et ensuite au Palais de la Nation. Si après cela rien n’est fait, nous allons dormir au Palais de la Nation. S’il s’agit de sauver les vies humaines, nous allons cessez d’importer des médicaments ».

Et d’ajouter, « ce sont des boutiques de la mort », tel est le mot choisi par le secrétaire général de l’Ordre des pharmaciens pour désigner la multitude d’officines douteuses qui enveniment la ville province de Kinshasa. Prince Patrice Masoso, qui parle d’anarchie, a affirmé qu’il y a plus au moins 6.000 officines pharmaceutiques illicites. Pour lui, la loi qui existe, ainsi que les règlements, ne sont pas appliqués. Et tout le monde fait ce qu’il veut quant il veut. « Cela veut dire qu’il y a des gens qui ouvrent des urgences pharmaceutiques sans autorisation. Vous avez des prix illicites qui sont pratiqués sur le terrain. Vous avez des gens qui exercent la profession de pharmacien sans qualité ni compétence. Et vous avez des faux médicaments qui circulent librement », a-t-il déploré.

Les pratiques actuelles ne protègent pas la population, comme l’explique Faustin Kabeya, président du Conseil National de l'Ordre des pharmaciens. Selon lui, « une simple ménagère peut se réveiller un beau matin et ouvrir ce qu’elle va appeler une pharmacie, aller voir un grossiste et en sortir avec le stock de médicaments. Finalement, la vente libre en gros des médicaments amène le médicament dans la rue », a-t-il fait remarquer.

Gisèle Mbuyi


(GMM/PKF)