Au cours de la plénière de lundi 18 novembre consacrée à la présentation de ce projet par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, les députés nationaux ont été édifiés sur les grandes lignes de ce projet qui constitue le miroir du programme du gouvernement. Le budget que défend le gouvernement devant la représentation nationale aligne 10 milliards de dollars Us, un montant historique jamais atteint depuis près de 18 ans.

Il s’articule autour de 15 piliers, regroupés en quatre grands secteurs, précisément le secteur Défense et sécurité, le secteur Politique, le secteur Economie et finances, le secteur Reconstruction, le secteur Social et culturel. Selon Sylvestre Ilunga, ce budget est principalement axé sur le social du peuple congolais et alloue des moyens conséquents pour la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base ainsi que de l’accès aux soins de santé pour tous.

Plus de 30% du budget sont ainsi destinés à améliorer le social des Congolais avec en tête le budget de l’éducation qui passe de 15 à plus de 20% avec 11 % destinées à la gratuité de l’enseignement. L’intervention du chef de l’Exécutif a suscité des réactions des élus. Patrick Muyaya, député élu de Kinshasa, a fait remarquer que la crise sociétaire que le pays connaît aujourd’hui est essentiellement due au fait que nos familles, nos écoles voire les églises ont été affectées. « Si nous ne faisons pas un focus sur comment on améliore l’éducation, on l’adapte à nos besoins du marché, tous les projets que vous avez risquent d’être vains », a soutenu Patrick Muyaya. Jacques Ndjoli, en ce qui le concerne, a qualifié le projet de loi des finances pour l’exercice 2020 de belle littérature économique. « Vous tablez, en ce qui concerne des recettes, sur la Banque mondiale qui va vous donnez 943 000 millions de dollars pour l’éducation, et ils vous ont dit ad referendum. Vous allez tabler sur des promesses, c’est du vent », a réagit le député MLC.

Pour sa part, le député Mohindo Nzangi a proposé une application progressive de la gratuité de l’enseignement. Il a rappelé que dans son adresse à la population de Bukavu, le Chef de l’Exécutif national a annoncé la gratuité de l’enseignement secondaire pour l’année prochaine. « Moi, je ne vois pas la prévision de cette gratuité de l’enseignement secondaire. La gratuité de l’enseignement ne veut pas dire que les enseignants vont travailler gratuitement. Je crois que cette gratuité bloque, parce que dans la ville de Goma aujourd’hui les enfants étaient dans la rue », a déclaré Mohindo Nzangi avant de conseiller le Premier ministre de faire preuve de réalisme politique et d’annoncer officiellement l’application progressive de la gratuité pour l’année prochaine.

St Théodore Ngangu Ilenda


(TN/PKF)