Malgré l’escalade verbale qui a caractérisé la coalition au pouvoir ces derniers jours, le président de la République, Félix Tshisekedi a minimisé l’incident. « Nous sommes en coalition et ça se passe bien. Evidemment il y a des hauts et des bas mais il ne faut pas l’oublier qu’il y a encore très peu de temps nous étions des belligérants, aujourd’hui, le peuple congolais a décidé de nous mettre ensemble. Donc, nous sommes obligés de composer pour la République démocratique du Congo et sereinement dans l’intérêt de notre peuple. », a réagi Félix Tshisekedi au micro de France 24.

Le chef de l’Etat a minimisé la tension qui a monté d’un cran entre les proches de deux leaders de la coalition. « Moi je reste très optimiste quant à l’avenir de notre coalition et en même temps ces soubresauts ne peuvent qu’arriver, ils sont inhérents à toute organisation, c’est normal ! », a-t-il ajouté.

Dans son meeting organisé le 12 novembre 2019, le président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) avait lancé une offensive verbale contre le FCC. Estimant que le pouvoir de Félix Tshisekedi n’est pas un cadeau de la part de Joseph Kabila. Et du côté du FCC, la plateforme de Joseph Kabila a estimé que les propos tenus par Jean-Marc Kabund sont de nature injurieuse à l’égard tant de Joseph Kabila que d’autres membres de cette famille politique. Néhémie Mwilanya a estimé que ces propos peuvent plonger le pays dans une grave crise politique et institutionnelle dont « il ne mesure pas les conséquences par manque de maturité politique ». Ils ont aussi condamné « des propos outranciers, provocateurs, irresponsables, diffamatoires et injurieux à l’endroit de notre Autorité morale, Joseph Kabila et promettons d’y réserver des suites appropriées sur le plan institutionnel », peut-on lire dans leur communiqué.

Pour rappel, dans son meeting, le président intérimaire de l’UDPS avait notamment mis en garde le FCC, évoquant les conditions des élections de 2011 avec Etienne Tshisekedi dont il qualifie d’avoir été victorieux de ces scrutins. Kabund ira plus loin dans ses propos en soulignant qu’en Angola ou en Afrique du Sud, les anciens chefs d’Etat ou leurs proches font face aux déboires judiciaires et que CACH était prêt à « mettre de côté les œufs » que Félix Tshisekedi porte et se mettre dans l’arène en cas de « désordre ».

Cette escalade des tensions entre les deux alliés a été ravivée par une vidéo, dimanche, sur la Toile, montrant des jeunes arborant la bannière du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) qui brûlent une effigie de Félix Tshisekedi, à Kolwezi. Ce qui avait fait bondir Jean-Marc Kabund, sur Twitter, interrompant ainsi les discussions avec le FCC, jusqu’à ce que « les responsabilités soient établies ». Le gouverneur du Lualaba, Richard Muyej a annoncé, le même dimanche 10 novembre, une rencontre avec les auteurs de ces actes de vandalisme. Le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a, de son côté, décidé d’envoyer incessamment une délégation gouvernementale à Kolwezi pour s’enquérir de la situation.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)