Sous les regards médusés des élèves, certains enseignants du primaire n’ont cessé de montrer les signes d’épuisement et de fatigue professionnelle. A Kinshasa, leurs collègues jeunes ont clamé haut que le recul de leur âge de retraire a constitué une réelle difficulté liée à l’usure par la longue carrière.

Dans certaines écoles de la capitale, le constat a été évocateur à bien des égards. Les enseignants qui étaient par le passé très dynamiques devant leurs élèves ont accusé de réelles difficultés après plus de 42 ans de loyaux services rendus à la Nation.

Le même constat établi par leurs collègues a mis en lumière plusieurs aspects de l’enseignement qui sont susceptibles de poser problème dans un avenir proche. Le vieillissement de la population enseignante est l'un d'eux.

Plus de la moitié des enseignants dans des écoles, au primaire comme au secondaire, sont âgés de 50 ans ou plus – à Kinshasa comme dans les établissements scolaires de l’intérieur du pays. Des mêmes sources, il en ressort que cette proportion dépasse les 50%.

A cela s’ajoute l'inégalité entre les sexes qui devient également problématique. Des indices récoltés ont montré que la proportion des femmes engagées comme enseignantes est sensiblement inférieure à celle des hommes qui sont admissibles à la retraite.

Soulevées également par des parents d’élèves, l’urgence et la nécessité de renouveler la structure administrative des ressources humaines qualifiée incombe particulièrement au gouvernement qui est appelé à tirer le secteur éducatif de l’ornière dans laquelle il est plongé.

Surmonter ce défi implique nécessairement des coûts additionnels qu’il faut prévoir absolument. C’est même lié au vrai défi à relever par le gouvernement pour la réalisation de l’éducation primaire au cours des prochaines décennies.

Ce sera autant le pari à gagner par cette équipe s’il elle applique une politique qui consiste à attirer et retenir des enseignants compétents et motivés dans les milieux les plus défavorisés qu’elles soient rurales, éloignées, et/ou difficiles.

Pour réussir ce pari, il est impératif au gouvernement de reconsidérer le fait que la revalorisation du statut de l’enseignant va de pair avec l’amélioration de sa motivation et de sa satisfaction au travail, et, par voie de conséquence, de la rétention et de la performance des enseignants, et donc de l’apprentissage des élèves.

Le même constat a mis en évidence le fait que comme l’Etat a vu juste, en adoptant les politiques de la gratuité, dans l’urgence, pour l’amélioration, entre autres, des conditions de travail, est appelé à accroître rapidement le nombre d’enseignants qualifiés et jeunes, dynamiques et compétents en vue de redorer l’image de la profession.

Cela va permettre d’attirer de meilleurs candidats, renforcer la motivation des enseignants pour conserver les meilleurs dans le système et ainsi permettre une amélioration de la qualité de l’éducation, et assurer une meilleure allocation des ressources dans le système éducatif.

Le pays pourra par ailleurs s’assurer de mettre à niveau les enseignants peu ou pas formés, recrutés dans l’urgence, tout en offrant des perspectives d’avancement dans la carrière aux enseignants ayant été formés en pédagogie.

Raymond Okeseleke L.


(ROL/PKF)