Ce dernier temps, dans la capitale congolaise, il ne se passe un jour sans que l’on puisse déplorer le cas de mort d’hommes. Ils ne succombent pas de suite des maladies. Mais ce sont des personnes en bonne santé fauchées par la police, celle-là même qui est sensée assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

La première victime de la police ville de Kinshasa a été froidement abattue le lundi 28 octobre au croisement des avenues Kasa-Vubu et Cabinda dans la commune de Kinshasa. Il s’agit d’un jeune homme de 22 ans, motocycliste de son état, qu’un policier à la gâchette facile a abattu comme un chien au motif qu’il roulait en sens inverse. Sa famille est inconsolable.

Un jour après ce forfait inacceptable, soit le mardi 29 octobre, un autre agent de l’ordre a tiré à bout portant sur un motocycliste au croisement des avenues Kianza et Université dans la commune de Ngaba. La victime a rendu l’âme sur le champ.

Le jour suivant, précisément le mercredi 30 octobre, comme s’ils étaient assoiffés du sang humain, la police-encore elle- s’est signalée par une scène macabre qui s’est déroulée à l’hôpital Vijana dans la commune de Lingwala. Il s’agit des éléments assurant la garde rapprochée du ministre provincial de l’Intérieur et sécurité Dolly Makambo.

Pourquoi Dolly Makambo a-t-il dépêché ses gardes du corps sur un site qui relève de la compétence du ministre de la Santé et celui des Affaires foncières ? S’agirait-il d’un cas de trafic d’influence ? Autant de questions qui restent sans réponse. Toujours est-il, qu’arrivé sur le lieu, un élément de la garde rapprochée du ministre provincial en charge de l’Intérieur a ôté la vie à un père de famille, l’Administrateur gérant (AG) de l’hôpital Vijana, qui laisse à leur triste sort des enfants orphelins.

Ce qui étonne l’opinion dans cette série de massacres gratuits, c’est le silence dans lequel se complait le gouvernement de la République. Aucune réaction, aucune condamnation comme si cette barbarie de la police était normale. Cette indifférence du gouvernement constitue-t-elle la preuve de la complicité de nos gouvernants dans le but d’instaurer un climat de peur pour mieux nous assujettir ? La question reste posée.

St Théodore Ngangu Ilenda


(TN/PKF)