La nouvelle a été saluée en RDC au regard de l’état vétuste dans lequel se trouve le réseau de chemin de fer congolais et de la difficulté de trouver des fonds pour réhabiliter les infrastructures en ruine.

Cependant, Thierry Vircoulon, chercheur à l’IFRI et spécialiste de l’Afrique centrale, estime que l’argent mis sur la table ne suffira pas. Selon lui, "Il faut tout refaire : les rails, les machines, les trains, l'alimentation électrique. La facture est monstrueuse, il faudra un grand nombre d'années pour réhabiliter ce réseau et rentabiliser l'investissement."

Sceptique quant à la réalisation de ce projet, ce chercheur affirme que "Cet accord a été signé parce que le partenaire congolais est demandeur, mais l'entreprise russe n'aura jamais le financement nécessaire. Moscou a signé beaucoup d'accords qui n'ont aucun sens financièrement parlant. Comme lorsqu'il s'est engagé à construire des centrales nucléaires au Soudan. Ça fait sourire quand même", tranche le chercheur.

Sur les 2,3 millions de km² de son territoire, la RD Congo dispose d'un réseau de rails de 5 000 km datant de l'époque coloniale. Ce réseau est éclaté en quatre zones sans interconnexions. Les déraillements sont fréquents – le dernier date de la mi-septembre, dans la région du Tanganyika.

Quel intérêt aurait alors la Russie à promettre des investissements dans le rail congolais ? A en croire Mr Vircoulon, l'enjeu pour la Russie est surtout diplomatique. C'est un de ces contrats d'apparat, qui permettent au président congolais de dire à son peuple qu'il œuvre pour son pays, et au Kremlin, d'être visible sur la scène internationale à peu de frais : ça ne coûte pas trop cher de signer un contrat", estime Thierry Vircoulon.

St Théodore Ngangu Ilenda


(TN/PKF)