Les scientifiques à l'origine de cette étude souhaiteraient suivre la même cohorte sur une période plus longue et explorer l'hypothèse d'une inflammation du cerveau liée à l'infection par le VIH et ses traitements.

Publiée dans la revue Clinical Infections Disease, la recherche se fait l'écho de récentes études "qui ont souligné l'augmentation de la prévalence des déficiences neuro-cognitives (DNC) comme une baisse de l'attention, de la mémoire et des capacités motrices, chez les patients atteints du VIH par rapport aux personnes non infectées par le virus", précise l'Inserm dans un communiqué.

Les travaux ont été réalisés sur 12.000 personnes au total, dont 200 issues de l'étude ANRS EP58 hand 55-70, atteintes du VIH. Les autres participants proviennent de la cohorte Constances. Chaque patient atteint du VIH a été comparé à cinq personnes non exposées au virus. Les participants étaient âgés de 55 à 70 ans. Les méthodes de passage des tests cognitifs et de recueil des données de l'étude étaient identiques dans les deux populations.

La recherche, pilotée par le professeur Alain Makinson, montre que la différence de prévalence des déficiences neuro-cognitives entre les 200 patients et les autres participants est importante : 35% pour les premiers contre 24% pour les seconds. "Le risque de souffrir d'une DNC est donc augmenté de 50% pour une personne infectée par le VIH, comparée à une personne non infectée, tous critères égaux [âge,genre, niveau d'éducation]", notent les auteurs de l'étude.

Les traitements VIH pourraient être responsables d'une inflammation au niveau du cerveau

Les mêmes résultats ont été observés en tenant compte de facteurs de confusion potentiels, tels que la consommation d'alcool et de tabac, le niveau d'activité physique, le diabète ou l'hypertension. Les chercheurs ne sont pour l'instant pas en mesure de définir la cause précise du lien entre VIH et déficience neuro-cognitive, notamment parce que cela pourrait être induit par l'éventuelle prise de drogues associées au VIH. Des données que l'étude n'a pas été en mesure de fournir.

Les scientifiques à l'origine de cette étude souhaiteraient suivre la même cohorte sur une période plus longue, afin d'explorer l'hypothèse d'une inflammation du cerveau liée à l'infection par le VIH et ses traitements. Mais les DNC pourraient également s'expliquer par des complications associées à l'immunodéficience, qui ont pu impacter les fonctions cognitives des patients avant leur mise sous traitement contre le VIH. Une deuxième piste que les chercheurs espèrent également vérifier.

Doctissimo.fr


(TN/GW/Yes)