« Tourbières et enjeux environnementaux majeurs en RDC », tel est le thème développé par le Belge Alain Huart à l’avant-dernière journée de la 2ème édition de la Semaine belge de Kinshasa qui a eu lieu du 14 au 19 octobre 2019. Face au danger du réchauffement climatique, les forêts du bassin du Congo constituent l’un d’importants remparts pour épargner la planète de ce changement de température.

Alain Huart s’est notamment appesanti sur l’importance de la préservation des forêts vierges plutôt que de la replantation des nouveaux arbres. Parmi les causes de la déforestation congolaise, il y a en tête du peloton, l’agriculture itinérante sur brûlis. Elle représente 80% de la déforestation de la RDC. Mais il y a également la croissance démographique qui est une des raisons subjacentes à la déforestation.

Face à cette déforestation, il faut se départir de l’idée que si la forêt est détruite, ce n’est pas grave, il suffit de replanter les arbres, affirme ce Belge. « Un hectare d’agroforesterie représente environ 7 tonnes de carbone après 10 ans. C’est bien. C’est un joli effort ! Cependant, un hectare de forêt équatoriale dans notre pays équivaut à 330 tonnes de carbone et si vous allez dans la zone tourbière près de Mbandaka, vous allez atteindre 1350 tonnes de carbone à l’hectare. Ça veut dire qu’un hectare fait par l’homme, c’est 200 fois moins efficace qu’un hectare de forêt vierge fait par la nature en 1000 ans. La nature prend son temps, elle fait un travail de qualité qui est durable. Et donc, nous devons préserver absolument le capital qui nous reste ! », a-t-il insisté.

Sans toutefois négliger l’agroforesterie, Alain Huart estime qu’elle est importante parce qu’elle procure de l’emploi et permet de quitter l’agriculture itinérante sur brûlis. Mais ce n’est pas mieux que la préservation de la forêt vierge, a-t-il martelé. Il a également encouragé la pratique de l’agriculture paysanne mais aussi la culture des espaces sous couvert forestier.

Pour sauver les forêts congolaises, Huart note qu’il faut parvenir à créer une dynamique parmi les multitudes de solutions qui existent sur cet espace congolais plus grand que l’Union européenne. « Nous devons créer des synergies…», a-t-il souhaité.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)