Pour son premier discours historique, le chef de l’Etat congolais a abordé plusieurs questions. Des difficultés qui accablent le monde aujourd’hui en passant par celles de la RDC et les solutions envisagées, Félix Tshisekedi n’a pas manqué d’imaginer le niveau du développement de la RDC si son héros, Patrice Emery Lumumba, n’était pas assassiné. "Que serait la trajectoire du Congo sans l’assassinat de Patrice Lumumba ?", s’est-il interrogé du haut de la tribune de l’Onu, suscitant des acclamations dans la salle.

Félix Tshisekedi a poursuivi son interrogation en se demandant également à quoi ressemblerait la démocratie en RDC, si son élan n’était pas stoppé. Le cinquième président de la RDC s’est aussi montré "reconnaissant" vis-à-vis de l’ONU en rappelant les relations qui ont toujours existé entre la République démocratique du Congo et les Nations Unies. "Cette relation suscite en moi un sentiment de reconnaissance. En effet, la République démocratique du Congo a souvent été au centre des préoccupations des Nations Unies suite aux nombreuses crises qu’elle a traversées après son accession à l’indépendance. Depuis le décès tragique du secrétaire Dag Hammarskjöld en passant par des nombreux casques bleus tombés aux combats jusqu’à tout récemment l’odieux assassinat des experts onusiens, Zaida Catalan et Michael Sharp, l’Onu plus que toute autre organisation internationale a vécu, dans sa chair, les réalités que vivent des millions de mes compatriotes…", a-t-il déclaré.

L’ancien secrétaire général de l’Onu, Dag Hammarskjöld, décédé tragiquement dans un accident d’avion en Zambie, était fortement impliqué, de manière positive, dans la crise congolaise poste-indépendance. Le Suédois Dag, sachant que l'indépendance de la colonie belge avait été mal préparée et que les pays occidentaux redoutaient que ce pays minier stratégique ne passât dans la sphère d'influence soviétique, il envoya dans ce pays, sans même attendre la proclamation de l'indépendance, Ralph Bunche, comme son représentant spécial.

Après la mutinerie de l'armée, le déploiement des militaires belges dans le pays et la proclamation de l'indépendance du Katanga, le 11 juillet 1960, Hammarskjöld organisa, le jour suivant, à la demande du président congolais Joseph Kasa-Vubu et du Premier ministre Patrice Lumumba, une réunion de crise avec le Groupe des pays africains.

Et le 14 juillet, il fit, pour la première fois, usage de l'article 99 de la Charte des Nations pour convoquer une réunion du Conseil de sécurité sur la crise congolaise. Le jour même, le Conseil adopta la Résolution 143 demandant à la Belgique de retirer ses troupes du Congo et autorisant Hammarskjöld à prendre toutes les mesures nécessaires pour fournir au gouvernement congolais l'assistance militaire dont il avait besoin. Il décédera le 18 septembre 1961, dans un accident d’avion en Zambie. Et aujourd’hui, à Kinshasa, un pont construit en 2010 porte son nom, dans la commune de Ngaliema, à l’ouest de la ville, sur le bord du Fleuve Congo.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)