Antoine Agbepa Mumba alias Koffi Olomidé est « sérieusement traumatisé » après les brutalités policières ayant émaillé son arrestation hier, mercredi 25 septembre 2019, dans la matinée. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, l’on aperçoit Koffi Olomidé en train de supplier aux agents qui l’ont embarqué de lui rendre son téléphone portable. Et les images semblent être prises par un des agents de la police. Ce qui a fait bondir l’ONG des droits de l’homme Action pour l’accès à la Justice (ACAJ).

« ACAJ condamne la brutalité inhumaine qui a émaillé l'arrestation de l'artiste musicien Koffi Olomide hier à Kinshasa », a écrit, sur son compte Twitter, Georges Kapiamba, son coordonnateur. Cette association rappelle que « toute personne arrêtée ou détenue doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa dignité ».

Après sa relaxation, ce disciple d’Orphée compte porter plainte contre ces policiers qui l’ont brutalisé. « A la demande de mon client,  nous allons déposer une plainte contre les agents qui l'ont brutalisé et humilié. Pire, ils ont filmé et balancé des images sur les réseaux sociaux pour l'humilier », a déclaré à ACTUALITE.CD, Me Tony Mwaba, avocat de Koffi Olomide. Le même avocat a également déclaré que l'artiste est « blessé dans son amour propre (...) l'OPJ instructeur du dossier sur réquisition du procureur général a souhaité relaxer Koffi Olomidé pour qu'il retourne à la maison, qu'il retrouve de l'emprise sur soi-même parce qu'il a été sérieusement traumatisé par rapport à ce qui s'est passé ».

Interpelé hier matin, Koffi Olomidé a comparu pendant près d’une heure devant la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles, dans les locaux du Ministère de la Justice. Le Grand Mopao y était auditionné suite à son refus de soumettre huit de ses chansons à la commission de censure. Après sa comparution, le mercredi, il est attendu dans les prochains jours pour une nouvelle audition. Selon un responsable de la Commission cité par l’AFP, cette première comparution n’est pas faite sur procès-verbal car l’artiste était souffrant.

Et pour justifier cette interpellation, Didier Kelekelo, directeur de la commission de censure, a fait savoir que Koffi Olomidé n’avait pas obtempéré. En effet, l’artiste devrait déposer au niveau de la Commission des supports des chansons mises en cause. Ce qu’il n’a pas fait. Il a donc fallu, selon le Directeur, un mandat d’amener pour l’obliger à répondre.

Pour rappel, le procureur général, Bernard Mayindombe, avait annoncé l’interdiction de la diffusion et de la présentation au public des chansons « Pi pi pi », « La femme de quelqu’un », « Élégance », « Ba Esclaves », « Jour de joie », « Alidor », « Tata Mobimba » et « Papa Ngwasuma ». Ce qui a déplu à l’artiste et a qualifié d’ « anti-démocratique » le mot censure, défendant ainsi la liberté de pensée au nom de tous les chanteurs congolais.

Dido Nsapu


(DNK/GW/Yes)