Réagissant à l’introduction d’un deuxième vaccin dans la riposte contre l’épidémie d’Ebola, le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a fait savoir dans un communiqué cité par l’AFP qu’en décidant de déployer le deuxième vaccin expérimental, les autorités de la République démocratique du Congo ont une fois de plus fait preuve de leadership et de détermination.

Ce deuxième vaccin expérimental est fabriqué par Johnson & Johnson. Il requiert l’administration de deux à 56 jours d’intervalle. L’OMS précise qu’il sera administré à des populations à risque ciblées dans des régions de la RDC où il n’y a pas de transmission du virus Ebola.

L’OMS a entrepris une réforme profonde de son fonctionnement après avoir essuyé des critiques émanant notamment de MSF pour sa lenteur dans sa réaction et pour n’avoir pas pris la mesure de l’ampleur de l’épidémie avant qu’elle flambe.

En juillet, la présidente de MSF, Joanne Liu, avait appelé l'OMS à vacciner les villages entiers des personnes infectées, au lieu de vacciner seulement les contacts des malades et les contacts de leurs contacts selon la stratégie dite de "vaccination en anneau ou en ceinture".

L'ONG balaie aussi l'argument d'une crise d'approvisionnement: "Merck vient de déclarer qu'en plus des 245.000 doses déjà délivrées à l'OMS, ils étaient prêts à envoyer 190.000 autres doses si nécessaire, et que 650.000 autres seraient mises à disposition dans les six à 18 prochains mois".

Dénonçant "l'opacité" de l'OMS, MSF demande désormais "la création d'un comité de coordination international indépendant", intégrant l'OMS, MSF, la Croix-Rouge et l'Unicef, pour garantir notamment "la transparence sur la gestion des stocks" de vaccins.

St Théodore Ngangu Ilenda


(TN/Yes)