Mardi dernier, 21 pêcheurs de Kyavinyonge et 9 de Nyakakoma, dans le Nord-Kivu, ont été arrêtés à la frontière lacustre entre la RDC et l’Ouganda. Ils ont été conduits à Rwashama en Ouganda, rapporte Radio Okapi qui cite la société civile locale. « Ces pêcheurs se trouvaient pourtant sur les eaux territoriales congolaises au moment de leur arrestation », explique un témoin, rescapé de la traque de la marine ougandaise.

La société civile de Nyakakoma pointe du doigt la marine ougandaise qu’elle accuse d’utiliser ce moyen pour rançonner les pêcheurs congolais. « Ces arrestations, les Ougandais en font un fonds de commerce. Juste pour libérer un pêcheur congolais, ils exigent une rançon de trois cents dollars. S’ils en arrêtent dix, c’est trois mille dollars qu’il faut débourser… », affirme Samuel Muluko, président de la société civile locale.

Il exhorte le gouvernement congolais à engager des discussions avec les autorités ougandaises pour pouvoir mettre fin aux dérapages.

Ces arrestations prennent une allure inquiétante. Déjà au moins d’août dernier, plus d’une centaine de pêcheurs congolais déjà condamnés en Ouganda y purgent encore leurs peines, affirmait, à Radio Okapi, la coopérative des pêcheurs à Kyavinyonge.  Une centaine d’autres, arrêtés dans les mêmes conditions depuis le début de l’année 2019, et dont les dossiers n’ont pas été transférés au parquet ougandais de Katwe, seraient progressivement libérer moyennant le payement des montants allant de 200 et 300 dollars américains.

Dido Nsapu


(DNK/GW/Yes)