L’Ong Journaliste en danger (Jed) exprime sa vive désapprobation en raison du rétrécissement des espaces d’expression et d’opinion, notamment dans la province de l’Equateur (Nord-ouest de la RDC) où plusieurs médias sont depuis quelques jours, mis sous scellés pour non-paiement des taxes et impôts.

Jed a été informé de la fermeture, le mardi 27 août 2019, de la radio rurale Fm, station émettant à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur, et propriété du sénateur et ancien ministre José Makila par la Direction générale des recettes administratives domaniales et de participation(Dgrad).

La Dgrad réclame à ce média la somme de 15 millions de franc congolais, soit près de 9.100 dollars américains, pour non-paiement de la taxe de redevance annuelle.

Contacté par Jed, M. Paul Elekola, Directeur général de la radio rurale Fm a reconnu que leur station de radio a été mise en demeure par la Dgrad quelques mois avant sa fermeture.

« Nous n’avons que 8 mois d’existence. Nous avons expliqué aux agents de la Dgrad que cette somme est trop exorbitante. Il nous faut du temps pour la payer.

Nous n’avons pas compris pourquoi c’est seulement la radio rurale Fm qui est scellé et les autres médias émettant à Mbanadaka continuent à fonctionner sans être inquiétés.

Tous les médias de Mbandaka ont un seul problème de mobilisation des recettes pouvant nous permettre de nous acquitter de cette obligation fiscale, a déclaré M. Jean Paul Elekola.

La province du Kasaï Oriental a aussi décidé d’aller en guerre contre les médias avec la fermeture d’au moins 6 stations pour des raisons similaires.

Depuis plus de quatre mois, ce sont 12 sur quinze médias émettant à Kananga, Chef-lieu de la province du Kasaï central, qui sont toujours réduits au silence par la Dgrad et l’Autorité de régulation des Postes et télécommunications du Congo(Arptc).

Il s’agit de : Canal 13, Shaloom, Radio Moyo, Full Contact Radio, Radiotélévision Prospérité du Kasaï…

Toutes ces stations de radios, ont été scellées, le 03 mai 2019, pour n’avoir pas payé les taxes des redevances.

A cet effet, Jed, tout en reconnaissant que les médias doivent payer les taxes et les impôts estiment que la plupart des médias congolais en général et ceux des provinces en particulier sont confrontés à plusieurs difficultés financières entravant leur bon fonctionnement.

Ainsi, Jed demande au gouvernement dont dépend l’administration fiscale de prouver sa bonne foi en ordonnant la réouverture de ces médias et en proposant un échéancier raisonnable de paiement avec leurs propriétaires.

Gisèle Tshijuka


(GTM/Yes)