La maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo a percé le pic de 2000 décès vendredi 30 décembre 2019 dans les provinces du Nord et Sud-Kivu où l’épidémie a atteint son point extrême, alerte Médecins Sans Frontières.

Dans la durée comme dans l’espace, le virus Ebola est plus que dévastateur. Des analystes ont également fait part des répercussions à court et à moyen terme de l’épidémie de fièvre Ebola.

Depuis plusieurs années, Ebola frappe de manière disproportionnée, et plus particulièrement les habitants des territoires touchés entrainant de vastes pertes en vies humaines et causant des pertes économiques considérables dans des contextes de pauvreté extrême.

La RDC est confrontée à sa dixième épidémie d’Ebola. Chaque nouvelle épidémie a provoqué un enchaînement de réactions similaires : mobilisation des prestataires de soins et des partenaires techniques et financiers, déploiement de ressources matérielles et humaines colossales, mobilisation des médias, etc.

MSF, par la voix de son coordonnateur des urgences dans le Nord-Kivu, Tristan le Lonquer, l’ignorance de soins de santé pour plusieurs autres maladies fait défaut dans la communauté.

« Bien qu’un effort collectif accru soit nécessaire pour expliquer Ebola et soutenir les mesures préventives visant à contrôler la propagation du virus, de nombreux membres de la communauté ont souligné le manque de soins de santé pour plusieurs autres maladies. La population ne soutiendra pas la réponse à Ebola si ses besoins les plus fondamentaux en matière de soins de santé sont ignorés », a expliqué Tristan le Lonquer dans une communication publiée vendredi 30 août dans le compte twitter de MSF.

Il a ensuite ajouté que le système de réponse à Ebola ne doit ni contraindre ni forcer les gens. Les familles doivent pouvoir choisir ce qui est le mieux pour elles-mêmes et leurs proches. Les organisations doivent travailler dans cette direction pour mettre fin à l’épidémie.

Pour M. Tristan, alors que le nombre de décès dû à Ebola atteint les 2000, cela rappelle tristement qu’après un an, la réponse apportée ne parvient pas à mettre un terme à l’épidémie, qui s’est récemment étendue à de nouvelles zones du Nord et Sud-Kivu, et continue de faire rage en Ituri.

Malgré de nouveaux traitements thérapeutiques et un vaccin expérimental qui se sont tous révélé efficaces, les communautés locales ne sont toujours pas assez impliquées et continuent même d’exprimer des sentiments hostiles à l’égard des activités de lutte contre Ebola, a dit le coordonnateur.

Raymond Okeseleke


(ROL/GW/Yes)