La survie de l’espèce, en rapide déclin, est l’un des enjeux de la Conférence mondiale sur la vie sauvage qui se tient en ce moment à Genève. Dans cette ville suisse, Cites envisage de renforcer les normes du commerce international de plus de 35.000 espèces de la vie sauvage.

La question a été à l’ordre du jour mercredi lors d’une conférence de l’ONU sur les espèces menacées qui se tient depuis samedi et jusqu’au 28 août à Genève, en Suisse.

L’éléphant d’Afrique est, une fois de plus, au cœur des discussions dont la 18e Conférence des parties, plus simplement appelée « Conférence mondiale sur la vie sauvage », se tient du 17 au 28 août à Genève, en Suisse.

Neuf pays – le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Gabon, le Kenya, le Libéria, le Niger, le Nigeria et la Syrie – demandent à la CITES « d’appeler en urgence à la fermeture de tous les marchés intérieurs de l’ivoire restants ».

Ils font valoir que « le maintien d’un marché de l’ivoire crée des opportunités de blanchiment d’ivoire illégalement acquis, pose des problèmes de suivi et d’application (…) et compromet les interdictions dans d’autres pays en fournissant un débouché alternatif aux fournisseurs et trafiquants ».

Les délégués représentant les pays d’Europe, d’Asie ou d’Amérique, voire d’Afrique décident également si les instruments de musique fabriqués à partir de bois précieux provenant d’arbres réglementés par la Convention doivent être exemptés de tout contrôle.

Environ 56 propositions sont formulées pour modifier les niveaux de protection pour les espèces sauvage. Vingt d’entre elles portent sur l’engouement croissant du commerce d’animaux de compagnies exotiques pour les amphibiens et les reptiles.

D’autres portent sur le débat qui entoure la gestion des populations d’éléphants d’Afrique et la manière de disposer de l’ivoire produit par ces animaux.

En marge de cette conférence et loin de Genève, les politiciens congolais des provinces sont montés au créneau pour appeler à l’aide aux habitants de la cité de Malemba-Nkulu.

La catastrophe est à la hauteur de l’alerte lancée mardi 20 août par le député provincial du Haut-Lomami, Paul Ngoy Nsenga Binthelu, province issue du découpage de l’ex-province du Katanga. Depuis le 13 août, ce territoire fait à nouveau face à des troupeaux d’éléphants qui détruisent tout sur leur passage.

Les pachydermes ont déserté leur espace naturel, le parc d’Upemba, pour envahir les villages de ce territoire. Selon ce député provincial de Malemba-Nkulu qui fait office de président de la commission mise sur pied par l’assemblée de Haut-Lomami chargée d’évaluer les dégâts multiformes causés par les pachydermes en divagation, les gardes-chasse de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) sont dans l’incapacité de refouler les éléphants dans le parc d’Upemba.

Ngoy Nsenga indique que dans la chefferie de Mulongo, c’est encore grave. Ces troupeaux d’éléphants rôdent tout autour des villages Twite et Kabumbulu, à moins de cinq kilomètres de l’entrée des villages. Dans un champ à Kabumbulu, une femme cultivatrice s’est retrouvée face-à-face avec les éléphants.

Dans le choc, elle est tombée, allongée et inconsciente. Elle a été sauvée miraculeusement par Dieu, sans être piétinée au passage des éléphants qui ont dévasté le champ », raconte-t-il.

Après le passage des éléphants, elle est partie en courant, fort émotionnée, avant de s’effondrer à nouveau. Elle a été ramenée dans un état d’inconscience au village et réanimée.

La présence des pachydermes dans les territoires de Malemba-Nkulu est à l’origine de la forte précarité et de l’insécurité alimentaire, sanitaire (avec la résurgence des maladies épidémiologiques) et éducationnelle constatées dans cette partie du pays.

Vingt-trois personnes tuées, trente-cinq mille ménages affectés, cinquante-cinq mille hectares dévastés, déperdition scolaire à la hausse avec plus de 73.762 élèves abandonnés à leur triste sort dans les territoires de Malemba-Nkulu et Bukama.

Pour rappel, au moins douze délégués représentant chacun une organisation humanitaire internationale sont arrivés en mars dernier à Kamina, chef-lieu de la province du Haut Lomami pour s’enquérir des dégâts causés par les éléphants en divagation depuis plus de cinq ans dans les territoires de Malemba Nkulu et de Bukama ainsi que dans le secteur de Kinda en territoire de Kamina.

Raymond Okeseleke


(ROL/GW/Yes)