L’opération Kin Bopeto, (entendue Kin propre), lancée en début mai 2019, a tourné court sur les artères principales de Kinshasa. Alors que l’on espérait une opération effective destinée à assainir réellement les rues de la capitale, le ton est monté entre les marchands et des agents de l’ordre. Le président de l’association des vendeurs des commerçants des ports de Ndolo n’a visiblement pas apprécié la procédure policière.

En coulisse, le sentiment des mécontentements était perceptible, a-t-il déclaré. Face à la réalité, il a argué que des signes préoccupants d’un risque d’accrochages et de méfiance envers les agents de l’ordre étaient perceptibles. Tout a découlé d’un saccage de marchandises des pauvres détaillants. Etales et tables arrachés et brûlés, chaises en plastique cassées, parasoleils embarqués à bord des pickups ou sur des charrettes. Même les commerçants ambulants ne sont pas épargnés. Cela, faute de moyens conséquents pour la protection des personnes et leurs biens.

Plus que jamais, le représentant des commerçants des ports a fait noter que les dérives policières étaient destinées à porter atteinte au commerce de proximité et dans l’optique de faire mal à la population. Elle a été particulièrement mauvaise cette opération teintée d’insultes, menaces, crachats sur marchands, et de formes diverses de dégradation ont été décriées.

Dans la foulée des réactions, il dit rappeler la furie des commerçants. La descente musclée des barbouzes était sans appel. Pour lui, les vendeurs continuent d’être sous la coupe des policiers. Et ce, pour des raisons inavouées.

Ensuite, le sexagénaire qui a mis en lumière le triste spectacle, à convié le gouvernorat à orienter ses actions vers l’évacuation des décharges sauvages qui rendent l’état de la ville exécrable. Ces tas d'ordures se trouvent généralement sur les bords des routes, dans les rues, les rives et les rivières et les déchets qui s'y entassent forment des décharges à ciel ouvert à la fois polluantes et sans normes de sécurité pour les encadrer.

C'est trop facile de faire des larmes de crocodile alors qu'aucune action concrète n'a été mise en place en faveur de la population, s'insurge-t-il.

Au niveau de l’hôtel de ville de Kinshasa, l’on rappelle simplement que le Gouverneur de la ville avait immédiatement déclaré qu’il avait donné l’instruction aux bourgmestres de procéder par le dialogue. Les mêmes sources ont reconnu les faits, avant d’ajouter que c’étaient les premières actions du nouveau gouverneur de la capitale. Récemment élu, Gentiny Ngobila a par ailleurs confirmé avoir ordonné l’opération.

Mais il rejette la responsabilité quant à la brutalité qui la caractérise. En-dehors des problèmes d’hygiène, Gentinyi Ngobila aurait évoqué, selon les mêmes sources, les attroupements qui gênent la circulation comme une autre raison pour interdire le commerce le long des rues. D’aucuns rappellent que la majorité de la population de Kinshasa dépendent de l’informel.

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)