La DGM a décidé de conditionner le visa aux ressortissants rwandais travaillant en République démocratique du Congo, dans la ville de Goma. C’est ce qu’a indiqué ce matin, la radio Top Congo FM. Le ministre en charge des Congolais de l’étranger, Emmanuel Ilunga, lui, ne semble pas être connecté. « J’ai appris sur le tas comme vous, je dois me documenter… », a laconiquement réagi au micro de la même radio. Avant de supputer : « …mais si tel est le cas, c’est une bonne chose… entre nous et l’Angola, nous prenons le visa… »

Pour le ministre, il y a des désordres, de l’insécurité dans la partie Est de la République démocratique du Congo. Une telle décision de la DGM pourrait renforcer le contrôle à la frontière entre la RDC et le Rwanda. « Si la DGM prend cette décision, je n’y vois aucun inconvénient. », a-t-il ajouté.

Goma, capitale du Nord-Kivu, est une plaque tournante de la région. Une mégalopole où vivent environ 2 millions de Congolais mais aussi un grand nombre de Rwandais et d’autres étrangers qui y séjournent pour des raisons de travail ou de commerce. Goma fait frontière avec le Rwanda par la ville de Gisenyi (capitale du district de Rubavu, près de 90 mille habitants) où il y a deux postes-frontières.

A la grande barrière ou à la petite, celle du quartier Birere à Goma, la ville reçoit chaque jour un afflue des Rwandais qui viennent travailler et faire le commerce en RDC. Il en est de même pour des Congolais exerçant des activités au Rwanda, chaque jour. Avec l’insécurité de plus en plus grandissante dans l’Est, d’aucuns jugent cette mesure de la DGM "salvatrice" aussi en termes de revenus pour le Congo qu’en termes de renforcement de la sécurité en contrôlant les entrées et sorties dans cette partie congolaise.

Déjà, au lendemain de la mort d’un malade d’Ebola à Goma, le Rwanda avait dans la foulée tenté de fermer cette frontière, mais vu l’importance du trafic qui s’y fait chaque jour, cette décision avait été levée dans l’après-midi du 1er août 2019.

Mais, dans certains traités signés par la RDC avec certains de ses voisins, l’entrée dans les villes ou territoires qui sont directement frontaliers avec ces pays ne font pas l’objet de demande d’un visa ou de l’usage obligatoire d’un passeport. Une carte d’identité accompagnée d’un jeton servant de laisser passer suffit par exemple pour le voyage Kinshasa-Brazzaville. Mais se déplacer de Brazzaville vers une autre ville nécessite absolument un visa.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)