Les mesures prises par Gentiny Ngobila sont-elles foulées aux pieds par ses administrés ? Cette question vaut son pesant d’or si l’on en croit les persistantes nuisances sonores émises tous les jours dans les rues de Kinshasa.

D’aucuns sont allés jusqu’à se demander si les nuits bruyantes et festives de Kinshasa étaient en sursis. Des observateurs ont tout même pris l’autorité urbaine aux mots. Partie en croisade contre "l'insalubrité" sous toutes ses formes, elle avait tranché nette : les bars ne pourront plus ouvrir que de 18h à 23h en semaine.

Le Gouverneur a donné des instructions fermes aux bourgmestres issus des 24 communes. C’était dans la salle polyvalente de l’Hôtel de ville. Ce jour, il a mis à leur disposition une cagnotte conséquente en termes de rétrocession à utiliser dans le cadre de l’opération Kinshasa bopeto, entendez, Kinshasa propre.

Cette somme évaluée à 16 millions de Francs congolais a été octroyée à chaque commune pour sensibiliser la population sur le bien-fondé de l’opération afin de rendre propre la ville. Ils ont reçu dès lors l’ordre de d’évacuer les grandes artères afin de combattre les marchés pirates et lutter contre la nuisance sonore avec des décibels excessifs.

Les bourgmestres étaient par ailleurs dotés des instruments juridiques sur lesquels ils doivent se fonder pour mener ces actions. Les brigades d’assainissement et d’hygiène qui n’existaient que de nom devaient être enjoints après recrutement d’au moins 40 agents par commune pour se mettre en activité.

D’un ton ferme, les bourgmestres ont reçu par ailleurs l’instruction de combattre le phénomène des enfants de la rue communément appelés « Shegués », ainsi que le phénomène Udjana.

De manière plus large, l’opération « Kin bopeto » visait un « changement de mentalité et de comportements » pour « refuser l’insalubrité ».

Comble de malheur, les quartiers bruyants de la ville, entre autres Huilerie, Matonge, Bandal, Kimbuta ou Kapela bien des terrasses servent des bières et des brochettes tant qu’il y a du monde, sur fond de sono saturée qui crache de la musique obscène.

Un ministre provincial a même exhumé l’«ordonnance-loi du 31 mai 1975 qui réglemente les heures d’ouverture et des fermetures des débits de boissons ».

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)