Le lundi 12 août, les experts du Gouvernement, des partenaires techniques et des organisations de la société civile vont se réunir au Kimpeski Fleuve Congo hôtel, à Kinshasa, dans le cadre du deuxième forum national sur la gratuite de l’éducation de base.

Le ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel, EPSP, a donné son accord de principe pour trancher avec beaucoup plus de sérénité cette question qui n’en finissait pas de jeter dans la nature de nombreux enfants sans ressources nécessaires à leur assurer une éducation de base.

Cette rencontre va réunir les partenaires concernés autour du ministre ayant en charge de secteur de l’Epsp dans ses attributions. Tous ces intervenants se disent être opposés à l’application progressive de cette mesure de gratuité. Ce sera l’occasion d’encourager cette initiative et d’attirer, en même temps, l’attention du gouvernement sur la nécessité de ne pas tourner en dérision politique cet acquis de droit.

Selon ces organisations, les attentes de la population sont la suppression notamment des frais relatifs à la prise en charge des enseignants par les parents ainsi que des multiples frais connexes créés, cachés et en augmentation progressive chaque année qui sont fixés par les gouverneurs des provinces et les confessions religieuses; des frais des évaluations certificatives (Tenafep et Examens d’État).

Ces organisations ont, par ailleurs, rappelé que ces différents frais sont déjà pris en charge par le Trésor public à travers le budget national.

En guise de rappel

Le constat est amer. Si l’on prend en compte le taux élevé de l’absentéisme et de la déperdition scolaire, c’est surtout à cause du fait que la majorité des enfants des familles pauvres est incapable de s’accommoder de la situation de la hausse des coûts liés à la prime versée aux enseignants pour compléter leur maigre salaire sont exclus de l’école.

Certains enfants sont ceux ayant eu la chance de naître des parents capables de payer la prime exigée par les écoles publiques pour compléter le maigre salaire des enseignants.

Mais le fardeau financier de la prime est devenu bien plus pesant, avec le montant de la prime qui, dans certains cas, a doublé passant de 150 à 300 $ par semestre ou par mois et, même certaines familles aujourd’hui en mesure de s’acquitter de ce fardeau craignent que l’exclusion soit le malheur qui guette leurs enfants surtout dans ce pays où 59 pour cent de la population vit avec moins de 1,25 $ par jour.

À en croire des sources proches des organismes, 70% des enfants non scolarisés ne vont jamais à l’école ou abandonnent leurs études parce que leurs parents n’ont pas de sou en pour payer la prime des enseignants, et ces derniers font l’apologie de la prime en pointant du doigt le maigre salaire qu’ils reçoivent du gouvernement.

Le salaire offert par le gouvernement est tellement maigre que certains enseignants l’ont baptisé « SIDA », acronyme qui fait allusion au VIH/SIDA et qui signifie littéralement « Salaire Insuffisant Difficilement Acquis ». Ainsi, les écoles exigaient aux parents de payer une certaine somme en guise de prime pour motiver les enseignants, qui, à cause de leur maigre salaire, seraient tentés de chercher inévitablement de meilleures conditions ailleurs.

Les parents aussi bien que les enseignants sont inquiets à l’idée de voir l’enseignement se détériorer davantage en raison de l’incapacité du gouvernement à offrir aux enseignants des salaires suffisants à l’heure où le pays continue à se remettre des guerres successives.

À la fin de chaque mois, le recouvrement des frais de scolarité se pointe de manière rude. Les élèves ayant des arriérés de frais de scolarité se voient interdire l’accès aux cours, même pendant les interrogations ou les examens.

Pour recouvrer les frais de scolarité non payés, les responsables scolaires font sortir les enfants de la classe pendant que les autres sont en train d’étudier, se lamentent sans cesse certains parents d’élèves.

ROL


(ROL/Yes)