Ce dixième épisode de cette maladie dans notre pays est le plus long enregistré dans les annales de l'histoire sanitaire nationale. Au vu de l'avalanche de fausses alertes à Ebola que des prophètes de malheurs ne cessent de lancer à Kinshasa, il y a urgence de la prise de conscience, par les autorités politico-administratives comme par les résidents de la capitale, des mesures sanitaires édictées dans le cadre de la prévention de la chaine de contamination.

On se souvient qu'il y a deux semaines, le gouverneur du Nord-Kivu a interdit aux serviteurs de Dieu (Evêques, Imans, pasteurs, prêtres, diacres, intercesseurs, évangélistes) d’imposer des mains aux fidèles et de leur servir, manuellement, la communion, la sainte cène, et autres pratiques courantes lors des cultes religieux.- Dans le même ordre d'idées, pasteurs et croyants vivant à Kinshasa devraient s'interdire de rituels de nature à favoriser la propagation probable du virus Ebola.

Par conséquent, hormis l’abandon de salutations manuelles, d'embrassades et de baisers, ministres de Dieu et fidèles devraient éviter de se serrer les mains en signe de paix et de fraternité lors des cultes, de boire dans la même coupe de vin, de se nourrir au pain béni manipulé par le célébrant où ses acolytes, d'imposer ou de se laisser imposer les mains pour transmettre ou recevoir la bénédiction divine, etc.

Les responsables de différentes confessions religieuses et leurs fidèles devraient réfléchir à de pratiques religieuses sécurisées pour ne pas constituer des cibles pour Ebola, même si cette épidémie sévit à plus de deux mille kilomètres de Kinshasa.

Le défi de l’eau potable

L’autre défi à relever à Kinshasa est celui de l’eau potable. Il est d’autant crucial de le relever car une des principales mesures préventives de la fièvre hémorragiques Ebola consiste au lavage des mains autant de fois avant de manger ou après avoir été aux toilettes, avoir touché un objet ou des personnes connues ou non connues, etc.

La question majeure qui se pose dans la capitale est celle de la desserte intermittente de l'eau potable voire de son absence dans plusieurs communes et quartiers. Il arrive que certains coins de la ville soient privés d’eau potable pendant des semaines, des mois et des années. Il y a à se demander comment des millions de Kinoises et Kinois pourraient observer le rituel du lavage systématique de leurs mains après un contact avec un objet ou un individu suspect, dès lors que l’eau aura fait défaut dans son milieu de vie.

C’est le lieu d’en appeler aux autorités urbaines pour la sensibilisation de la Regideso à la révision de sa politique de couverture de Kinshasa en eau potable. Car si des millions de résidents de la capitale continuent de manquer d’eau potable, ils vont automatiquement constituer des maillons faibles dans la prévention de la contamination au virus Ebola.

Kimp/Le Phare


(TN/TH/GW/Yes)