Le Phare a, dans sa livraison d’hier mardi 23 juillet 2019, qualifié la démission du Dr Oly Ilunga de son poste de ministre de la Santé, dans un gouvernement réputé démissionnaire depuis deux mois, de fuite en avant. Le quotidien de l’avenue Lukusa ne croyait pas si bien dire.

En effet, selon des échos en provenance des milieux judiciaires, le Secrétaire général à la Santé, Dr André Katukumbani Mupelela, a déposé récemment, au niveau du Parquet général près la Cour de Cassation, une plainte en bonne et due forme à charge de son ex-ministre de tutelle.

On laisse entendre que dès la réception de ladite plainte, le Procureur général près la Cour de Cassation, Flory Kabange Numbi, s’est empressé de saisir le Commissaire général adjoint chargé de la Police Judiciaire afin qu’il ouvre une enquête à ce sujet.

A ce stade de l’instruction préjuridictionnelle, le contenu de la lettre du Secrétaire général à la Santé est tenu ultra secret. Mais d’aucuns pensent que l’initiative de ce haut cadre de l’administration de la Santé pourrait être liée à des actes de grave mégestion, soit des fonds, soit des stocks des médicaments, ou encore des kits médicaux par le ministre démissionnaire de la Santé.

On retient néanmoins qu’au lendemain de la démission d’Oly Ilunga, plusieurs anonymes qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux comme dans les médias ont soupçonnés l’intéressé de n’être pas sorti les mains propres dans la gestion des fonds mobilisés par le gouvernement congolais ainsi que ses partenaires extérieurs dans la lutte contre la fièvre hémorragique à virus Ebola à l’Est du pays.

Certains sont même allés jusqu’à l’accuser d’avoir transformé Ebola en fonds de commerce, en tirant les actions de riposte en longueur, afin de se faire suffisamment du beurre. Des indiscrétions émanant du ministère de la Santé indiquent que cet ancien membre du gouvernement aurait également brillé par une grande opacité dans la gestion des fonds destinés à la lutte contre plusieurs maladies et aux campagnes de vaccination.

Certains observateurs pensent même qu’Oly Ilunga se serait précipité à démissionner dans le dessein de semer le doute dans les esprits et de se présenter, le moment venu, en victime de règlements des comptes au niveau de la présidence de la République et de son propre ministère.

En tous les cas, l’opinion tant nationale qu’internationale attendent impatiemment les conclusions de l’enquête policière en instance d’être ouverte à sa charge, ainsi que la suite que le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle compte y réserver. Une chose est certaine : ce n’est pas pour rien que le Secrétaire général à la Santé a mis en accusation son ancien ministre de tutelle. Dossier à suivre.

Kimp/Le Phare


(TN/PKF)