Me Etienne Lumbu, l’un des responsables de l’ONG «Sauvons les enfants en détresse», qui s’est confié vendredi à l’ACP, a indiqué que le secrétaire général aux Affaires sociales, Gave Lobango Kalala vient de lancer une alerte confirmant la recrudescence du phénomène, le dernier cas étant d’un enfant surpris aux côtés d’une dame qui s’apprêtait à traverser le pool, à partir du Beach Ngobila pour se rendre en République du Congo d’où elle devait partir vers l’occident pour faire ses transactions humaines. Elle aurait fait ses aveux auprès des agents commis aux services de sécurité, indiquant que «le réseau est vaste».

Me Etienne Lumbu a rappelé l’existence d’une direction chargée de la protection des enfants où l’on peut dénoncer tout cas suspect. Ces ONG dénoncent depuis quelques temps, l’implication des autorités dans le trafic des enfants. D’après ces ONG, certains responsables administratifs et politiques se rendent complices en établissant de nouvelles pièces d’état civil aux enfants volés, et facilitent la procédure de leur adoption à des parents étrangers vivant en dehors du pays.

Pour rappel, il y a quelques mois déjà, l’UNICEF avait appelé à plus de vigilance, notant que la traite des enfants touchait directement plus de 3.000 enfants. Ce phénomène s’observe tant à Kinshasa que dans les provinces de la RDC. A ce sujet, de nombreux témoignages continuent à faire état de la traite des enfants dans l’espace kasaien et le Kivu démembrés. Les populations locales condamnent l’inertie des autorités qui ne parviennent pas à mettre un terme à ce fléau.

Une approche multi sectorielle et une coordination des organisations s’imposent comme voie de sortie

Le trafic d’enfants est une forme de traite des êtres humains. Il s’agit d’une activité criminelle qui porte atteinte aux droits de l’enfant.

L’Organisation internationale du travail (OIT) définit le trafic d’enfants comme «toute pratique en vertu de laquelle une personne de moins de 18 ans est remise, soit par ses parents, soit par son tuteur, à un tiers, contre paiement ou non, en vue de l’exploitation de cette personne ou de son travail ainsi que tout acte de commerce ou de transport dont cette personne ferait l’objet».

Les causes en sont diverses, allant du contexte socioculturel à des facteurs politiques et économiques (la pauvreté, le conflit armé, etc.).

Les victimes sont contraintes au travail forcé, à l’exploitation sexuelle, ou à la participation à la guerre (enfants soldats). Pour lutter contre ce crime, une approche multisectorielle et une coordination des organisations, gouvernements et sociétés civiles concernées sont nécessaires parce que la traite n’est pas un problème multidimensionnel qui a besoin de l’effort de tout le monde pour être bannie.

ACP


(ROL/GW/Yes)