Deux des questions ont suscité de sa part deux réponses qui achèvent de convaincre les incrédules: Chairman ne conteste pas le mandat du Président de la République en fonction. Mieux, il en attend un gouvernement qui puisse entreprendre des réformes structurelles essentielles en matière de bonne gouvernance. On sent comment subtilement, lâche-t-il, Martin Fayulu et sa «vérité des urnes». Si elle ne fait pas attention, Ève Bazaïba pourra en faire les frais, elle aussi.

C’est un Jean-Pierre Bemba qui semble s’éloigner du radicalisme qui le caractérisait jusque-là. Il n’est pas exclu que son entretien avec Didier Reynders la veille de son retour à Kinshasa y soit pour beaucoup. Notons en plus que les incidents qui se sont produits dimanche dernier y soient pour quelque chose puisqu’ils ont appelé aux Kinois ceux d’un certain 28 juillet 2006 lorsque ses partisans avaient tout vandalisé sur leur parcours, de l’Aéroport de N’Djili au stade Tata Raphaël. On imagine les effets collatéraux d’une confrontation éléments MLC et UDPS par Lamuka et CACH-FCC interposés! Analysons plutôt les extraits de l’interview d’aujourd’hui pendant qu’on croise les doigts pour que Dieu nous en épargne l’avènement.

Question de RFI: Le Président Tshisekedi a demandé au président de la Cour constitutionnelle de réexaminer ces invalidations. Qu’en pensez-vous?

Réponse de Bemba: Je pense que c’est une bonne attitude et j’espère qu’il va être entendu.

Question de RFI: Et qu’espérez-vous du gouvernement qui est attendu? Est-ce que vous espérez quelque chose qui soit plus côté Tshisekedi que côté Kabila, par exemple?

Réponse de Bemba: «…Je pense qu’il y a un deal qui s’est passé. C’est très bien qu’un jour la population congolaise puisse lire et voir ce deal qui existe entre Monsieur Tshisekedi et Monsieur Kabila. Ce que nous attendons, ce sont des réformes, la lutte contre la corruption… Dans ces réformes-là, il faudrait également, au niveau économique, que nous puissions avoir une grande transparence dans la gestion des fonds et des projets d’Etat…».

Ces extraits portent un message à recevoir 5 sur 5: JP Bemba reconnaît en Félix Tshisekedi le Président de la République et accepte le deal Fatshi-Kabila pour la coalition CACH-FCC. Dont le gouvernement en préparation. Il se positionne de l’Opposition. En prévision certainement de 2023. Sans l’appui de Katumbi ni de Bemba, moins encore de Mbusa, sans non plus celui de la CENCO qui s’est considérablement rapproché de Fatshi, que reste-t-il de Martin Fayulu? Rien, évidemment!

Omer Nsongo Die Lema/AfricaNews


(TN/Rei/GW/Yes)