La position et l’engagement du gouvernement sont désormais clairement connus dans l’affaire du viol collectif d’une fille de 13 ans à Kinshasa. A l’occasion d’une tribune populaire organisée autour de la question qui est au centre de toutes les conversations dans la ville et dans les médias traditionnels et réseaux sociaux, le ministre du Genre, Enfant et Famille, Chantal Safou, a invité tout le monde au calme « d’autant plus que les parties intéressées ont encore la possibilité d’exercer les voies de recours ».

Position du gouvernement ! Chantal Safou s’est interdit de porter un jugement sur le verdict de la justice, au nom du principe de séparation du pouvoir. « Le juge reste l’unique maître », a-t-elle précisé.

Le 17 juin dernier, dans la soirée, le tribunal pour enfant a rendu le verdict dans cette affaire. Cinq présumés violeurs ont été uniquement blâmés, un a été transféré dans un foyer de rééducation se trouvant dans l’enceinte de la prison de Makala et, un autre, ses parents civilement responsables, devront payer une amende de 10 000 dollars.

Cette décision judiciaire a indigné l’opinion, les organisations de défense des droits de l’homme qui suivent de près ce dossier et la partie civile qui a décidé d’interjeter appel. Ainsi, confirme la ministre, le gouvernement a libéré des moyens nécessaires pour permettre aux avocats de cette partie d’interjeter appel. Cet accompagnement, a précisé Chantal Safou, entre dans le cadre des protocoles nationaux de prise en charge de survivantes et survivants de violences sexuelles.

Chantal Safou, qui avait à ses côtés la ministre provinciale en charge de l’Education et du Genre, Thérèse Olenga, a fait également savoir que son ministère, à travers l'Agence Nationale de Lutte Contre les Violences Faites à la Femme, à la Jeune et Petite Fille (AVIFEM), a suivi de près cette affaire. Des agents de ce service du ministère ont assisté à des audiences qui étaient organisés à huis clos.

Elle a affirmé l’engagement de son ministère à redynamiser tous les organes de protection sociale de l’enfant, à vulgariser les instruments juridiques de promotion et de protection des droits de la femme et de l’enfant, tant nationaux, régionaux qu’internationaux et à continuer à mener le plaidoyer auprès du chef de l’Etat pour le lancement de la campagne « tolérance zéro » aux auteurs des violences sexuelles.

Thérèse Olenga a loué l’initiative de cette tribune d’expression qui a réuni toutes les sensibilités sur la question. Selon elle, il est plus efficace que l’opinion et la société puisse avoir la même information, pour éviter des spéculations. Les participants à cette rencontre ont tous reconnu la nécessité de prendre des mesures en vue de ne pas stigmatiser davantage la victime.

Le malheureux forfait a été commis le 17 mai 2019 dans une résidence à la commune de la Gombe. Selon le rapport de l’AVIFEM basé sur des témoignages recueillis lors des audiences, les enfants avaient payé 50 dollars à la sentinelle de cette résidence pour organiser leur rencontre. Aucun enfant n’a pu apporter de réponse quant aux vrais objectifs de ladite rencontre organisée un jour férié.

Socrate Nsimba/MMC


(SNK/Yes)